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de licencié en théologie et en droit. Ayant obtenu un canonicat de gradué noble il devint successivement archidiâcre, en 1636, et doyen du chapitre cathédral de Bruges, en 1651. Il a écrit le Lapis lydius, imprimé chez Cnobbaert, à Anvers, en 1636, in-4o et Linguæ vitia et remedia orné d’emblèmes en taille-douce, Anvers, 1631. Il décéda à l’âge de soixante-trois ans et fut enterré dans le chœur de Saint-Donatien de sa ville natale.

F. Vande Putte.

BOURGOGNE (Antoine-François DE), ou BOURGOIGNE, écrivain ecclésiastique, né à Gand, le 2 août 1632, mort le 14 avril 1676. Ce théologien érudit et éloquent descendait, par bâtardise, de l’illustre maison de Bourgogne ; en effet, son père, capitaine de cavalerie, était fils du grand bâtard ; sa mère se nommait Anne Rodriguez d’Evora. Après avoir fait ses humanités au collége des Jésuites de Gand et sa philosophie à Louvain, il voyagea en Bourgogne, passa ensuite un an et demi à Rome et autant de temps à la cour impériale. Il était sur le point d’embrasser la carrière des armes, quand le sort en décida autrement. L’horreur que lui causa la vue des cadavres de deux de ses compagnons tués en duel, le dégoûta du monde ; il résolut alors d’entrer en religion, et choisit la Compagnie de Jésus, dont son oncle Antoine (voir sa notice) avait fait partie autrefois. Il y entra le 14 mai 1655 et s’y engagea ensuite par la profession des quatre vœux. Avide d’études et doué d’une aptitude particulière au travail, il ne tarda pas à se faire remarquer par ses connaissances étendues ; devenu docteur théologien, ses supérieurs le chargèrent d’enseigner la théologie morale, puis la scolastique dans leur collége de Louvain, chaire qu’il occupa pendant huit ans, avec grande distinction. On sait que les jésuites enseignaient publiquement dans ce collége et qu’ils avaient beaucoup d’auditeurs, soit des divers ordres religieux, soit des séculiers. Le père De Bourgogne n’avait que quarante-trois ans quand il mourut. Il s’est fait connaître par un traité de la pénitence, qu’il avait dicté à ses auditeurs, et dont on tira quantité de copies. Un imprimeur de Mayence en acquit une et en publia un extrait sous le titre de : Praxis solida et per Ecclesiam communissima et retinendi peccata. Moguntiæ, 1675, in-12. On voit que ce titre est opposé au Methodus remittendi et retinendi peccata de Huygens, ouvrage par lequel ce docteur enseignait une morale trop rigide ; celui de Bourgogne est publié sans nom d’auteur, mais il reste certain qu’il est de lui.

Aug. Vander Meersch.

Paquot, Mémoires litéraires, t. IX, p. 19. — Piron, Levensbeschryvingen.

BOURGOGNE (Baudouin DE), diplomate et homme de guerre, baron de Bagnuola, seigneur de Marilly, de Bredam, de Falais et de Sommersdyk, né en 1445, à Lille. Il était fils de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et de Catherine de la Tufferie, l’une de ses maîtresses. C’était le bon vieux temps, où la considération publique s’attachait aux enfants illégitimes des maisons princières, et où ceux-ci, se croyant des demi-dieux, se paraient à tout propos de l’irrégularité de leur naissance. Philippe le Bon, qui n’avait pas moins de douze, d’autres disent dix-huit enfants naturels, les combla de faveurs. Notre Baudouin en eut sa part. On l’appelait le bâtard de Bourgogne pour le distinguer d’un frère aîné, Antoine comte de la Roche en Ardenne, qui était le grand bâtard par héritage de Corneille, tué à Ruppelmonde en 1453. Homme de cour avant tout, il n’en était pas moins bon soldat. Il fit la campagne de 1466-67 contre les Dinantais et les Liégeois, et s’y distingua de manière à être cité dans toutes les chroniques de l’époque. En 1468, il se trouva au nombre des gentilshommes des Pays-Bas qui allèrent prendre, en Angleterre, la princesse Marguerite, fiancée à Charles le Téméraire, et plus qu’aucun d’entre eux il se distingua aux fêtes de Bruges, données à l’occasion du mariage de ce souverain, sous le nom et le personnage d’un chevalier de l’Arbre d’Or. Nul ne se serait douté alors que, deux ans plus tard, ce courtisan accompli conspirerait, à l’instigation du cauteleux Louis XI, contre la vie de son frère et maître, Charles le Téméraire.