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BOURGEOIS (Martin), enlumineur, calligraphe des xve et XVIe siècle. Prêtre et chapelain des maîtres d’hôtel de Marguerite d’Autriche. Martin Bourgeois devait être un artiste très-habile, puisque nous le voyons, en 1501, travailler à l’achèvement d’un magnifique missel, ouvrage orné d’enluminures, que Philippe le Beau voulait, comme un don somptueux, offrir à son père.

Aug. Vander Meersch.

Pinchart, Archives des Arts, t. I, p. 234.

BOURGEOIS (Maurice), poète latin de la première moitié du XVIIe siècle. On n’est pas exactement renseigné sur le lieu de sa naissance ; Brasseur le place parmi les écrivains de Fontaine-l’Évêque et de Lobbes ; M. Mathieu dit qu’il était probablement de Mons. Quoi qu’il en soit, il a été chanoine régulier et sous-prieur du monastère de Bois-Seigneur-Isaac, puis, en dernier lieu, de l’abbaye du Val des Écoliers, à Mons. Il ne s’est fait connaître que par l’ouvrage suivant : Vallis-Mariana alias scholaris sive historia ecclesiæ abbatialis B. Mariæ Montibus Hannoniæ, sub Regula S. Augustini can. Reg. versu Phalencio Laconice descripta. Item Sylva-Isaacana, seu historia miraculi sacri-sanguinis, autore Ven. P. Mavritio Bourgeois, ibidem can. Reg. Montibus, 1636, in-12. Titre et liminaire 8 ff. non chiffrés. Texte de 1 à 36-127 à 254 pages. C’est un ouvrage en vers latins, dont il est impossible de faire grand cas et qui, par son sujet, prêtait très-peu à la manifestation de qualités poétiques ; il présente cependant un certain intérêt en ce qu’il constitue à proprement parler une sorte de chronique rimée des deux abbayes ; sous ce rapport, il peut donc être utile à ceux qui voudraient écrire l’histoire ecclésiastique du Hainaut.

Aug. Vander Meersch.

Ad. Mathieu, Biographie montoise et supplément. — Brasseur, Sydera Hannoniœ, p. 132.

BOURGOGNE. Voir les princes de cette maison à leur prénom.

BOURGOGNE (Antoine, dit le grand bâtard DE), homme de guerre, naquit en 1421 et mourut en 1504. Antoine de Bourgogne était fils naturel de Philippe le Bon et de Jeanne de Prelle, fille de Louis ou Raoul, seigneur de Lisy. Il reçut de son père les seigneuries de Beveren et de Vassy et les comtés de Sainte-Menehould, de Guines, de la Roche en Ardenne et de Steenberghe ; il épousa en 1459 Marie de la Viéville, fille de Pierre et d’Isabeau de Preure. Après avoir fait ses premières armes en 1452, sous les ordres du comte d’Étampes, dans la campagne que le duc de Bourgogne eut à soutenir contre les Gantois, il fut investi du commandement de l’avant-garde de l’armée, conduite, le 24 avril 1452, au secours d’Audenarde. Arrivé près de la ville, le comte d’Étampes pria le bâtard de Saint-Pol de l’armer chevalier, puis il donna lui-même l’accolade à Antoine de Bourgogne, qui sauva, le mois suivant, à Nevele, l’armée du comte et fut chargé de la défense de Hulst, dans le pays de Waes ; il y défit complétement les Gantois et les poursuivit jusqu’à Meulebeke.

Il était doué d’une activité infatigable ; les Gantois ne pouvaient tenter aucune expédition sans qu’il ne vint la faire échouer : c’est ainsi que, revêtu du commandement de Termonde, il sauva la garnison d’Alost menacée d’être surprise par les ennemis.

Le 27 janvier 1453, les députés de la ville de Gand vinrent lui porter les premières propositions de paix dans la ville de Termonde ; il les transmit au duc Philippe. Peu de temps après, la guerre s’étant rallumée, il marcha de nouveau contre les Gantois, les défit dans plusieurs rencontres, prit part au siége du château de Poucques, assista le 16 juillet 1453 à la bataille de Gavre et signa le fameux traité de Gavre qui termina cette campagne. Surnommé le grand bâtard depuis la mort de son frère Corneille, il jouissait de toute la confiance de son père et de celle du comte de Charolais, son frère légitime. Il était premier chambellan de ce dernier et avait un commandement important dans les armées : « Avait ledict bastard fort grand charge soubz ledict duc, dit Philippe de Commines. » Il fut élu chevalier de l’ordre de la Toison