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vait une progression contraire : l’artiste tuait l’homme ! » Outre l’Enfant jouant aux billes et le Sauvage surpris par un serpent, il acheva, pour la décoration de l’hôtel de ville de Bruxelles, huit statues en pierre de France : Philippe le Bon, Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, Maximilien d’Autriche, Philippe le Beau, Charles-Quint, Marguerite d’Autriche, Philippe II ; enfin, les bustes des docteurs Tallois et Seutin, ce dernier en marbre. À bout de forces, il quitta Bruxelles et séjourna quelque temps à Olloy, village de la province de Namur où s’était écoulée son enfance. Faible et mourant, il y peignit, pour l’église de la paroisse, un Christ et une Vierge. Depuis peu il se livrait à la peinture, et il aurait fini par y réussir, à en juger par ces deux tableaux. Bientôt il retourna chez ses parents, à Bruxelles, et y mourut, après avoir jeté in dernier regard sur son atelier. « Triste fin d’un jeune homme de si bel avenir ! s’écrie son biographe. L’art perd en lui un disciple fervent et enthousiaste ; le pays, qui déjà s’enorgueillissait de ses œuvres, un talent aussi précoce que solide, et qui, s’il avait pu donner toute la mesure de ce talent, l’eût illustré d’un grand renom. »

Edm. De Busscher.

Piron, Levensbeschryving van voorname mannen en vrouwen in Belgie. — Ad. van Sonst de Berkenfelt, Notice sur la vie et les œuvres de Paul Bouré, 1849.

BOURGEOIS (Jean), BORGESIUS ou BOURGESIUS, médecin, naquit le 8 novembre 1562, à Houplines (ancienne Flandre), sur la Lys. Son père, greffier (scriba) de la ville d’Armentières, prit un soin particulier de l’éducation de son fils. Celui-ci y répondit par l’application la plus suivie et par des progrès extraordinaires. Muni du diplôme de licencié en médecine, il se fixa à Ypres et s’y adonna à la pratique de son art. Toutes les heures qu’il pouvait dérober à sa clientèle, il les consacrait à l’étude, surtout à celle de l’astrologie, qui était fort à la mode vers la fin du XVIe siècle ; il prétendit en tirer de grands avantages pour les malades, comme il le dit dans divers passages de ses ouvrages. Si la foi qu’il ajouta à son propre horoscope n’est pas une preuve de sa crédulité, il en donna beaucoup d’autres dans ses écrits, qui démontrent que le praticien yprois se jeta, tête baissée, dans les rêveries de l’astrologie médicale.

Paquot nous fait connaître que Jean Bourgeois, devenu seigneur de la Caserie, avait apparemment acquis cette terre du chef de sa femme. Aucun biographe n’a indiqué l’année de la mort de notre compatriote.

Voici les ouvrages auxquels il a attaché son nom : 1o  Præcepta et sententiæ insigniores de imperandi ratione et operibus Francisci Guicciardini collecta. Antv., Christ. Plantin, 1587, in-12. — 2o  Laurentii Jouberti, delphinatis Valentini, Henrici III Galliarum regis archiatri, et in academiâ Monspelianâ regii medicinæ professoris et cancellarii de vulgi erroribus medicinæ, medicorumque dignitatem deformantibus librum singularem latinitate donabat et scholiis illustrabat Joannes Bourgesius Hovpliniensis, medicinæ et astrologæ candidatus. Antv., Martin Nutius, 1600, in-12 de 177 pages. — 3o  Demetrius Pepagomenus redivivus, sive tractatus de arthritide, caussas et originem ejus enudaus, viam et rationem ejus averruncandæ contractæque persanandæ scientiam suo complexu coercens, græce conscriptus jussu Michaelis Palæologi, imperatoris Constantinopolitani, a Demetrio Pepagomeno, ejus archiatro. Ex gallico Frederici Jamóti, medicinæ doctoris, latinæ consuetudini traditus a Joanne Borgesio. Audomari, Car. Boscardus, 1619, in-12 de 70 pages.

C. Broeckx

BOURGEOIS (Jean) ou BOURGHESIUS, écrivain ecclésiastique, né à Maubeuge (ancien Hainaut), vers 1572, mort le 29 mars 1653. Jean Bourgeois doit être regardé comme originaire de Valenciennes, quoique né à Maubeuge, car il ne vit qu’accidentellement le jour dans cette ville, pendant que son père, Hugues Bourgeois, était gouverneur de Beaumont-sur-Sambre. Il fit ses études chez les pères de la Compagnie de Jésus, se fit recevoir vers 1591 dans leur ordre et commença son noviciat à Tournai pour le terminer à Rome, où