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François Ier des lettres très-pressantes pour son frère d’Angleterre ; mais là se bornèrent leurs succès. Il ne fallut rien moins, pour aboutir à une transaction, que l’intervention personnelle du vénérable Villiers lui-même, qui dut, malgré son grand âge, se résigner à entreprendre le voyage de Londres. — On doit à Jacques de Bourbon une relation détaillée du siége de Rhodes. L’abbé de Vertot la cite plus d’une fois dans son Histoire de l’Ordre de Malte ; il a même cru devoir en reproduire intégralement le texte (t. II de l’édition in-4o p. 627 et suiv.). En voici le titre exact : La grande et merveilleuse et très-cruelle oppugnation de la noble cité de Rhodes, prinse naguères par sultan, Suleyman à présent grand Turcq… rédigée par escript. Imprimé de rechief (à Paris), l’an mil cinq cens xxvij, au moy de Octobre, petit in-folio de 36 ff. en lettres rondes. (La première édition est datée du mois de mai 1525, Paris, par Pierre Vidoue pour Gilles Gourmont, petit in-folio goth.)

Alphonse Le Roy.

Les historiens de la maison de Bourbon. — Moreri, Dict. hist. — Vertot, Histoire de l’Ordre de Malte, livres VIII et IX. — Brunet, Manuel du libraire, 5e éd., t. I, col. 1175.

BOURBON (Louis DE), évêque de Liége, 1456. Voir Louis de Bourbon.

BOURÉ (Paul-Joseph), sculpteur et peintre, né à Bruxelles le 2 juillet 1823, y décédé le 17 décembre 1848. Dès sa jeunesse, son penchant pour l’art plastique se révéla impérieusement ; tous ses cahiers scolaires étaient couverts de dessins. Il aspirait alors à devenir peintre ; mais le sort en décida autrement, et ce fut à la sculpture qu’il s’adonna. Ses parents, qui avaient vu prospérer leur commerce de comestibles, voulaient qu’il embrassât la profession de pâtissier : ils durent céder à la vocation de leur fils, qui entra dans l’atelier de Guillaume Geefs, puis continua, sous les yeux d’Eugène Simonis, son initiation sculpturale. Après avoir passé deux années sous la direction de ce second maître, il partit pour l’Italie, en octobre 1841, non-seulement pour satisfaire le désir de visiter la terre classique de l’art, mais pour se conformer aux prescriptions de la science médicale, qui exigeait pour lui l’influence du climat florentin. « Ce séjour en Italie, dit son biographe, M. Ad. Van Soust de Berkenfeldt, fut pour Bouré, après les années de son enfance, le plus beau temps de sa vie, et par la variété de ses impressions, et par ses heureux progrès dans l’art. C’est là qu’il vit naître les premiers fruits de son talent ; c’est là que, par un effet de cet orgueil naïf qui s’insinue dans le cœur des jeunes artistes au début de la carrière, il entrevit l’avenir à travers le prisme de ses illusions et de ses espérances. » De Florence il se rendit à Pise, où il laissa écouler l’hiver, et revint à Florence vers Pâques. Il s’y mit au travail avec ardeur, en prenant pour guide le sculpteur Santarelli. Malgré les conseils de la Faculté et de ses amis, il travailla presque sans relâche et suivit les cours de l’Académie. Il y remporta un prix pour la figure académique en bas-relief, et le premier prix de composition historique : Rebecca à la fontaine. Il termina en 1843 une statue qu’il envoya dans sa patrie : le Jeune Faune couché. Modeleur d’instinct, il possédait le sentiment du beau, le don de l’imitation : aussi ce coup d’essai fut-il, sous plusieurs rapports, un coup de maître. L’artiste n’avait que vingt ans ! Le Faune et un Amour sont les seuls des ouvrages que Bouré exécuta à Florence, qui soient parvenus en Belgique, où il fut de retour en juin 1844. C’est à l’exposition nationale des beaux-arts, à Bruxelles, en 1845, que parurent ces deux productions et le Prométhée, son œuvre capitale, qui porte le cachet du génie. À l’exposition de 1848 figurèrent le Sauvage surpris par un serpent et l’Enfant jouant aux billes, statue et statuette attestant ses constants progrès. Le jury de jugement lui décerna une médaille d’or et le gouvernement lui commanda un ouvrage en marbre. « La commande oificielle, l’occasion de se produire d’une manière complète et victorieuse, une de ces circonstances qui font la fortune d’un artiste, arriva trop tard : depuis trois ans la santé de Bouré avait toujours été en s’affaiblissant, et son ardeur au travail sui-