avait étudié, et l’admit, en qualité de professeur, au nombre des membres du conseil. Il remplit ces fonctions pendant quatorze ans environ. Le 31 mars 1665, la Faculté des Arts, qui, en vertu de concessions apostoliques, jouissait du privilége de nommer à certains bénéfices, lui conféra un canonicat du chapitre de Saint-Pierre, à Lille. Lorsqu’il se fixa dans cette ville en 1668, Boudart fut nommé théologal du chapitre, et continua à y enseigner pendant trente-quatre ans. Il mourut le 3 novembre 1702, âgé de plus de quatre-vingts ans. Son corps fut enterré à l’église de Saint-Pierre, à Lille, où l’on érigea son tombeau, revêtu d’une épitaphe. Pendant toute sa vie il se distingua par une grande générosité; il fonda aussi par testament plusieurs bourses d’études : une au collége de Binche, une au séminaire de Tournai, et deux à la pédagogie du Château, à Louvain. Il désigna pour titulaires des dernières les premiers en rhétorique du collége de Saint-Pierre de Lille, et en attribua la collation au doyen et au chanoine théologal du chapitre. Jacques Boudart était intimement lié avec Gilbert de Choiseul, évêque de Tournai, et avec le célèbre professeur de théologie Martin Steyaert. Ce dernier avait été son élève à la pédagogie du Château; ce fut même sur les instances du professeur de Louvain, que Boudart se décida à publier son cours de théologie. — Boudart a laissé les ouvrages suivants : 1° Manuale theologicum in quo ex sacris Litteris et SS. Patribus, præsertim SS. Augustino et Thoma, breviter et solide traduntur, quæ theologicæ sunt considerationis, sive ea ad theoriam, sive ad moralem pertineant. Insulis, Joannes Chrysostomus Malte, 1681, 3 vol. in-12. Nous citerons les éditions suivantes : 1° Bruxelles, 1694, 6 vol. in-12; 2° Louvain, Gilles Denique, 1706, 6 vol. in-12; 3° Lille, Ignace Fievet et Liévin Danel, 1710, 2 vol. in-4o. — 2° Catechismus theologicus, sive compendium Manualis theologici, in quo ex SS. Litteris, etc. Lovanii, Æg. Denique, 1700, 2 vol. in-12; réimprimé à Louvain, chez Martin van Overbeek, en 1728. — 3° Le P. Sweertius, dans son Necrologium aliquot Romano-catholicorum, p. 157, dit que Boudart a encore laissé d’autres opuscules. Ils ne sont point venus à notre connaissance.
Paquot, Mémoires, éd. in-fol., I, p. 366. — Goyers, Supplément à la Bibliotheca Belgica de Foppens, Ms. n° 17607, de la Bibliothèque royale de Bruxelles.
BOUDINS (Liévin), écrivain ecclésiastique, né à Gand vers 1446, décédé en 1516. Voir Boudewyns (Liévin).
BOUDEWYNS (Adrien-François), peintre de paysage et graveur à l’eau-forte, né à Bruxelles en octobre 1644. Il n’est peut-être pas d’artiste dont le nom et la biographie aient été plus tronqués; chaque auteur, pour ainsi dire, le rebaptisa, et, d’erreurs en erreurs, il finit par se diviser en trois ou quatre peintres ou graveurs diflerents, ayant chacun ses dates, sa biographie et son lieu de naissance. Weyerman, d’abord, parle de lui assez longuement; pour tout prénom il donne la lettre N qui chez lui est, comme on sait, la marque de l’inconnu. Cet N est devenu pour plusieurs écrivains postérieurs, Nicolas; de là un premier Boudewyns, prénommé Nicolas. Mariette, dans son Abecedario, nous donne un Antoine-François Baudouin, travesti quelques lignes plus loin en Baudouins, et changé de nouveau, à l’article de Bout, en Bauduins. Descamps ne change pas le nom; Immerzeel cite d’abord Antoine-François Bauduins, puis, quelques pages plus loin, Antoine-François Boudewyns. Kramm copie l’erreur de Félix Bogaerts et accepte Nicolas Boudewyns en le faisant suivre d’Antoine-François Boudewyns. Le Blanc le nomme Adrien-François Bauduins; enfin, parmi les catalogues des grands musées, celui de Madrid diffère pour l’orthographe du nom de famille et tous le désignent sous les prénoms d’Antoine-François. Nous en exceptons le catalogue du Musée d’Anvers, ce remarquable travail de biographie artistique qui, résumant toutes les erreurs commises, rétablit, à propos de Boudewyns, les faits, les dates et les noms dans leur entière vérité.
