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noncée contre lui par l’Université de Louvain, il en appela au concile de Bâle et le chapitre général y députa deux prieurs, auxquels il adjoignit Égide Boucheroel. Celui-ci s’y fit tout à la fois remarquer par son éloquence, par la lucidité de son esprit et obtint, grâce à ses brillantes qualités, l’amitié des principaux membres de cette mémorable assemblée, entre autres celle du cardinal de Bologne, du provincial des Carmes d’Avignon et de Jean, patriarche d’Antioche. Ce dernier, réputé comme un des plus profonds canonistes de son temps, le visitait même souvent, afin de discuter avec lui sur les difficultés qui se présentaient.

Nommé prieur des chanoines réguliers de Neuss, il eut à peine le temps d’y réaliser quelques améliorations, car il fut choisi, peu de temps après, pour succéder à Henri de Bruxelles, prieur de Bethléem. Enfin il devint prieur de la maison des Bons-Enfants, séjour qui dut lui être bien désagréable, si l’on se souvient que le peuple, dans sa rude franchise, désignait ce monastère sous un tout autre nom : celui des mauvais enfants. Boucheroel y introduisit la discipline monastique; cependant il ne fut guère plus heureux que son prédécesseur, Olivier de Campo, dans ses efforts pour y faire goûter la vertu; ce n’est certes pas que les qualités lui manquassent, car il avait, non-seulement, le don de la parole, mais encore, ce qui valait mieux, il prêchait d’exemple. Il se fatigua enfin de l’administration et renonça à sa charge pour s’enfermer dans la solitude de Bethléem, y reprit ses exercices spirituels et donna à ses frères l’exemple des vertus chrétiennes. Deux ans après, en 1450, il fut choisi prieur par les frères de la Vierge au Vieux-Armuide. M. Goethals, auquel nous avons emprunté la plupart de nos renseignements, entre dans de longs détails touchant ce personnage. Nous devons à Boucheroel : 1° Consultatio pro clausura Bethlœmitica. — 2° Sermo habitus coram clero Leodiensi, deux ouvrages qui sont restés manuscrits.

Aug. Vander Meersch.

Goethals, Lectures relatives à l’histoire des sciences, t. II, p. 44.

BOUCHIER (Roland), écrivain ecclésiastique, vivait à la fin du xve et au commencement du XVIe siècle. Ses biographes l’appellent Hannonius, c’est-à-dire originaire du Hainaut. Il embrassa la vie religieuse dans l’ordre des Carmes. En 1513, il était prieur du couvent de Valenciennes. On ignore la date précise de sa mort. Il a écrit en français une Vie de saint Simon Stock, dont Molanus et les Bollandistes font les plus grands éloges; elle a été traduite en latin par le père Philippe de la Visitation, sous-prieur du couvent des Carmes de Valenciennes.

E.-H.-J. Reusens.

Foppens, Bibliotheca Belgica, II, p. 1083. — Cosmas de Villers, Bibliotheca Carmelitana.

BOUCHY (Henri), prédicateur, né à Bastogne, mort à Anvers en 1600. Voir Buschey (Henri).

BOUCHY (Philippe), ou SERVIUS, écrivain ascétique, né vers 1574, à Chièvres, petite ville du Hainaut, mort à Liége, le 9 février 1657, embrassa l’état ecclésiastique, fut ordonné prêtre et entra, en 1600, dans la Compagnie de Jésus. Ses supérieurs le nommèrent plus tard préfet du collége des Humanités à Liége, fonctions qu’il remplit pendant dix ans. Il nous a laissé: 1° Les larmes de Parthénophile séchées. Liége, 1636, in-12. — 2° Le Reconfort des âmes désolées. Liége, 1637, in-12. Item, avec augmentations, 1645, in-12. — 3° Le Conseil d’Estat. Liége, 1637, in-12. — 4° Traité de la charité fraternelle. Liége, 1638, in-16. — 5° L’Art de bien mourir. Liége, 1639, in-8o pp. 715 et 62 pour L’Amy fidèle. — 6° L’Amy fidèle. Liége, 1639, 1650, 1674. — 7° Phil. Servii, Amicus fidelis. Leodii, 1642, in-16. 1648, 1652, in-12. 1665. Antv. 1649, 1661. Coloniæ Agrippinæ, 1660. — 8° Diva Tungrensis Hanno Belgica. Leodii 1651, in-4o; 1651, in-16. — 9° Diva Servia Hanno Belgica. Leodii, 1654.

Aug. Vander Meersch.

De Backer, Bibl. des écrivains de la Comp. de Jésus. t. I. — Paquot, Mémoires litt., t, XIII. — Becdelièvre, Biographie liégeoise. — Foppens, Bibl. Belgica, t. II, p. 1025.

BOUCKAERT (Ivon-Benoît), écrivain ecclésiastique, né à Lichtervelde vers