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bancs de l’école, Bouchel consacrait ses rares loisirs à l’étude de l’histoire et surtout à celle de la numismatique. Il s’était formé une précieuse bibliothèque, que sa famille conserve avec soin, ainsi qu’un important et riche médaillier. A différentes reprises, des offres lui furent faites pour entrer dans l’enseignement; mais il préféra suivre la carrière du praticien. Associé à plusieurs sociétés médicales, il prit part à leurs travaux et publia, entre autres, une dissertation sur : La fièvre intermittente perniceuse avec symptômes pleurétiques. (Annales et Bulletin de la Société de médecine de Gand, année 1839, pp. 46 et ss.)

Henry Raepsaet.

BOUCHER (André), écrivain ecclésiastique, plus connu sous le nom d’André Carnificis, vivait au XV. Né en Flandre, ou, selon d’autres, en Artois, il prit l’habit religieux chez les Dominicains de Douai. Il s’y distingua par ses talents et sa vertu; aussi fut-il adjoint comme socius au père Martial Auribelli, général de l’ordre, lorsqu’en 1457 celui-ci vint faire la visite des couvents des Pays-Bas pour les ramener à l’observance de la règle primitive. Boucher fut le premier prieur de la maison de Douai après l’introduction de la réforme, et l’établissement de la province de Hollande. Il paraît même assez problable que, pendant les années 1462 et 1463, il remplit, en même temps, les fonctions de vicaire ou supérieur de cette province. En 1470, le père Uytenhove, vicaire de la province de Hollande, l’envoya avec le père Payen Dolon auprès de Charles le Téméraire pour aplanir quelques difficultés qui s’étaient élevées relativement à la réforme, et pour présenter au prince un mémoire sur cet objet. Le père Boucher travailla aussi, en 1483, avec le père Michel François, à un autre mémoire, dont le but était de prouver que la réunion, projetée par quelques-uns, de la province de Hollande à celle de Saxe, tendait directement à la ruine de la réforme, et ne pouvait produire que de mauvais résultats. Les biographes citent encore l’ouvrage suivant dû à la plume du père Boucher : Rationes contra transsubstantiationem corporis S. Joannis Evangelistæ in corpus Christi, quam Bonetus et Maronius factam volebant per verba Christi in cruce pendentis : Mulier, ecce filius tuus. Cet opuscule, dirigé contre une opinion singulière soutenue par quelques théologiens du XVe siècle, était conservé autrefois dans la bibliothèque du chapitre métropolitain de Cambrai. — On ignore la date de la mort du père Boucher.

E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., II, p. 523. — Quetif et Echard, Scriptores ordinis Prædicatorum, I, p. 865.

BOUCHEROEL (Égide), prédicateur, écrivain ecclésiastique, né à Liége, mort à Romerswael en 1466. Il fit ses humanités à Cologne, puis revint dans sa ville natale suivre les cours de droit. Un canonicat à l’église Saint-Denis lui ayant été ensuite accordé, il résolut defréquenter les leçons à l’Université de Paris; mais les guerres qui affligeaient le Brabant et la France ne lui permirent pas de mettre ce projet à exécution. Il choisit alors l’Université d’Oxford, y termina ses études de droit avec le plus grand succès et, quoique bien jeune encore, fut admis à donner des leçons. De là il retourna à Liége où il fut chargé par le magistrat d’occuper la chaire des Décrétales. Des scrupules religieux devaient l’empêcher de la conserver longtemps : pendant son séjour en Angleterre, il s’était laissé séduire par les doctrines de Jean Wicleff, qui y étaient alors populaires; il éprouva ensuite de vifs remords de ses erreurs, se dégoûta du professorat et résolut même de quitter le monde. Ce fut la maison de Bethléem qu’il choisit pour lieu de sa retraite; il y fut reçu en 1429 par le prieur Jean Kenens et commença le 11 janvier de l’année suivante son noviciat d’un an, au terme duquel il put prononcer des vœux solennels.

Boucheroel, qui possédait de vastes connaissances en droit civil et canonique, fut considéré comme étant une excellente acquisition pour l’ordre des chanoines réguliers de la congrégation de Windesheim, aussi ne tarda-t-il pas à s’y faire apprécier : il s’agissait alors dans la communauté du procès de Jean Passeit, autrefois prieur du couvent des Apôtres à Utrecht; une sentence avait été pro-