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degré de perfection de la gravure de ses modèles. Son burin est, d’ailleurs, plus dur et l’effet est souvent manqué. Il a gravé d’après les peintres flamands et italiens, ainsi que d’après ses propres compositions dessinées. Ses reproductions de Raphaël Sanzio et de Jules Romain sont fort appréciées et regardées comme ses meilleures gravures. Charles Le Blanc compte dans son œuvre jusqu’à soixante-douze planches, en y comprenant quatre sujets de l’Histoire de Saül, 1546, seize pièces d’une suite de Trophées, armures et grotesques, quinze de la collection de Cariatides et Thermes, aux millésimes de 1550-1533. La première de ses productions est de 1530 : Le Jugement dernier, marqué de son chiffre composé des initiales C B., qui tantôt sont accouplées par un trait horizontal ou bien posé en triangle supérieur, surmonté d’une étoile, et tantôt figurent son monogramme dans un encadrement en guise de tablette. Parmi les estampes gravées d’après les peintres des Pays-Bas, on cite : Le Concert, 1543; Vulcain et les Cyclopes forgeant les foudres de Jupiter, 1546, et le Mauvais riche, trois tableaux de Martin van Heemskerke; l’Eusevelissement du Christ, par Frans Floris (De Vriendt), planche marquée Cornellius Bus fecit A. D. 1554; la Conversion de saint Paul, par Michel van Coxcie, sans signature ni monogramme au chiffre du graveur, tous morceaux de dimension in-folio. De ses reproductions italiennes on mentionne particulièrement : Le Triomphe de Bacchus, 1543, par Jules Romain, deux feuilles en travers, se réunissant; le Combat des Centaures et des Lapites, 1550, par Luc Penni, grand in-folio oblongo; Loth et ses filles, 1550; Moïse hrisant les tables de la Loi (adoration du veau d’or), 1550, et Moïse donnant aux Hébreux les nouvelles tables de la Loi, 1551, par Raphaël Sanzio d’Urbin; les Géants escaladant l’Olympe, par Rosso di Rossi; Vénus et Adonis, par le Titien, en formats in-folio ordinaire.

Des biographes ont confondu le graveur Corneille Bos, Bus ou Bosch avec le peintre-graveur Jérôme Van den Bosch, alias Jérome van Aken, né aussi à Bois-le-Duc (S’hertogen-Bosch), pendant la seconde moitié du XVe siècle, vers 1470 vraisemblablement, et qui y mourut en 1516.

Edm. De Busscher.

Huber et Rost, Manuel des curieux et des amateurs de l’art. — Brulliot, Dict. des monogrammes, chiffres et marques des graveurs et des peintres. — Charles le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes. — Chrétien Kramm, Levens en werken der Hollandsche en vlaamsche schilders, beeldhauwers, graveurs, etc.

BOS (Jacques, Jacobus), ou BOSIUS, BOSS, BOSSIUS, graveur au burin, Belge d’origine, né vers 1520, au dire de Huber et Rost, qui, pas plus que les autres biographes, ne donnent l’indication de son lieu de naissance. L’artiste s’établit à Rome et y exécuta de nombreuses productions, éditées de 1550 à 1571. Il signait ses planches soit de son nom, avec la désignation de sa nationalité : Jacobus Bossius Belga incidit; soit de son nom seul : Jacobus Bossius fecit; soit des initiales j. b. b. f. ou enfin de son monogramme bb. f.. (Bossius Belga fecit). Il grava le portrait, l’histoire et les antiquités. L’on présume, d’après son style et son travail, qu’il apprit son art ou imita la gravure d’un des élèves de Marc-Antoine Raimondi; il copia même des œuvres de ce maître, entre autres une Femme debout et à moitié vêtue. Les productions de Jacques Bos ont du mérite; mais on leur reproche de l’incorrection dans le dessin, de la sécheresse dans l’exécution. On cite de lui le portrait de Michel-Ange Buonnarotti, in-8o; les bustes du cardinal évêque d’Albani Othon Trucsess, dans un cadre historié, et de Saint Thomas d’Aquin, dans un tabernacle, in-4o; les quatre Évangélistes, d’après Blockland,in-4°, 1551; la Statue de Pyrrhus (simulacrum. Pyrrhi, Molossorum regis, Imperatorum sui temporis fortissimi et rei militaris peritissimi ducis), 1562, grand in-folio. — Jésus crucifié entre les deux larrons, puis l’Échelle mystérieuse de Jacob et le Boiteux guéri par les apôtres saint Pierre et saint Jean, deux compositions de Raphaël Sanzio d’Urbin, planches in-folio en travers. — Une Vue de la ville de Rome, une Vue des Thermes de Dioclétien et de Maximin, par Ligorio, ainsi que d’autres reproductions des rui-