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M. Hippolyte Duthillœul a publié un Éloge de J . de Bologne. Douai, 1820; avec portrait.

Jean Bologne mourut le 14 août 1608, pleuré de tous, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Jamais peut-être un rival redouté, un talent hors ligne n’excita de regrets aussi sincères et aussi universels, tant les éminentes qualités de l’homme avaient fait oublier et pardonner les succès de l’artiste. Bologne laissa une école célèbre et un grand nombre d’élèves parmi lesquels on cite: Pierre Francheville ou Franqueville, de Cambrai, Antonio Lusini, Pierre Tacca, Anzirevelle(?), allemand, Adrien Frisio, de la même nation, Francesco et Gaspari della Bella, le Moca, etc.

Ad. Siret.

BOLOGNINO (Guillaume), polémiste, né à Anvers le 18 mars 1590. Jeune encore il fut envoyé par ses parents à l’Université de Louvain pour y étudier la philosophie. Il suivit les leçons de la Faculté des Arts à la pédagogie du Faucon et obtint, en 1608, dans la promotion générale à la licence, la troisième place entre cent soixante-neuf concurrents. Chargé plus tard de donner un cours à la pédagogie qu’il avait habitée, il ne négligea cependant pas l’étude des sciences sacrées, malgré ces laborieuses fonctions. Il prit le grade de licencié en théologie, le 15 octobre 1627, et il devint curé de la paroisse de Saint-Georges dans sa ville natale, ministère qu’il remplit pendant quinze ans avec le plus grand zèle. Il fut reçu chanoine gradué au chapitre de la cathédrale d’Anvers le 5 décembre 1642 et mourut, dans cette ville, le 24 octobre 1669, atteint d’aliénation mentale.

Il a laissé les ouvrages suivants : 1° Un Traité sur l’antiquité controuvée de la secte calviniste, écrit en flamand et dirigé contre les ministres protestants de Bois-le-Duc. Anvers 1630, Trognæsius, in-12o. — 2° Uytvaert van het gereformeert nachtmael. Antwerpen, Jan Knobbaert, 1632; vol.in-12°. Paquot, dans ses Fasti academici, cite aussi un ouvrage intitulé : Uytvaert van de ketterijen. Antwerpen, 1638; in-12o. — 3° Une Dissertation sur le juge des controverses en matière de foi. Anvers, Masius, 1638. Les recherches que nous avons faites pour nous procurer le titre exact des nos 1 et 3 sont restées infructueuses. — 4° Den gheestelycken Leenwercker, vol godtvruchtighe liedekens ende leyssenen, bedeylt in dry deelen. 1. Van de verborghentheden Christi, en de H. Maghet Maria. 2. Van de Heylighen. 3. Van ’t Gheloof, Hope en de Liefde, ende eenighe andere deughden, etc. T’ Antwerpen, bij de weduwe ende erf-ghenamen van Jan Knobbaert, 1645; vol, in-8o de xvi-528 pages. — 5° Nieuwe noodelycke orthographie tot het schryven en ’t drucken van onse nederduytsche tael. Antwerpen, 1657, vol. in-8o.

E.-H.-J. Reusens.

Foppens, Bibliotheca Belgica, page 393. — Diercxsens, Antverpia christo nascens et crescens, t. VII, p. 383. — Promotiones in Artibus Fac. Artium Univ. Lov. MS. de Bax. — Inscriptions funéraires de la province d’Anvers : Églises de Saint-Jacques, etc. — Paquot, Fasti academici, Mss., t. I, p. 463.

*BOLSWERT (Boëce VAN, DE ou A), BOLSWEERT ou BOLSWART, graveur à l’eau-forte, à la pointe et au burin, né vers 1580, en Hollande, et selon la plupart de ses biographes dans la petite ville de Bolswert, en Frise. Mort à Anvers à la fin de l’année 1633. La date mortuaire conste de la comptabilité de la gilde anversoise de Saint-Luc et d’un acte passé devant l’échevinage, le 31 janvier 1634. Les héritiers de Boëce, son frère Schelte et leurs deux sœurs, y disposèrent des deniers de la succession, pour créer une rente hypothéquée sur une maison sise au rempart des Lombards, à Anvers. L’acte scabinal les nomme tous les quatre « enfants de défunt Adam van Bolsweert, » ce qui explique les signatures de Boëce Adams Bolswert, — Schelte Adams Bolswert et par abréviation : Boëce ou Schelte A. Bolswert, c’est-à-dire Adamssone (fils d’Adam), inscrites sous quelques-unes de leurs gravures. Ces désignations, qui ont déroulé maint biographe, étaient fort en usage autrefois. Quant aux signatures de Boëce et Schelte à Bolswert, elles proviennent des formules latines Boëtius ou Scheltus à Bolswert invenit, fecit, incidit, sculpsit, excudit. La dénomination patronymique