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archéologiques dans la presse belge.

Félix Bogaerts cultiva en amateur les arts plastiques : il était dessinateur, s’essaya au modelage sculptural et grava sur cuivre, à l’eau-forte et au burin, un portrait de Quentin Metsys. Membre de nombreuses institutions savantes, il fut décoré par le roi de Hollande de la croix de l’ordre de la Couronne de Chêne. Décédé à l’âge de quarante-cinq ans et huit mois, il laissa après lui une mémoire sans tache et emporta dans la tombe les regrets universels. Dans la plupart des institutions académiques auxquelles il était affilié, on lui consacra des notices nécrologiques ; sa biographie fut imprimée dans plusieurs publications belges et étrangères.

Un monument funéraire a été élevé à Félix Bogaerts dans la chapelle de la Vierge, en l’église de Saint-Jacques, à Anvers. C’est un cénotaphe en marbre noir, orné du portrait du défunt, peint en médaillon, par N. de Keyser. La partie sculpturale a été exécutée par P.-J. De Cuyper. Sur une tablette en marbre blanc est inscrite l’épitaphe : D. O. M. et piæ memoriæ Felicis-Guilielmi Bogaerts, Bruxellensis, qui propter egregios animi virtutes omnibus carus, eruditione et scriptis patriæ decori fuit, amici PP. Obiit Antverpiæ anno Domini mdcccli die xvi martii. Vixit annos xlv menses viii. R. I. P.

Edm. De Busscher.

Annales de la Société des Beaux-Arts et de Littérature de Gand. — Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique.

BOGARD (Jean), ou BOOGAERTS ou VANDEN BOOGAERDE, imprimeur, naquit à Louvain au milieu du XVIe siècle, et mourut à Douai vers 1634. Il exerça sa profession dans ces deux villes pendant plus de soixante ans. Jeune encore, il ouvrit à Louvain une imprimerie dont les premières productions datent de l’année 1564. L’érection d’une université à Douai, issue de l’Alma Mater de Louvain, lui fournit, peu de temps après, une occasion favorable pour établir aussi dans la première ville un atelier typographique, sans qu’il discontinuât, cependant, d’imprimer dans sa ville natale. Ce fut seulement vers l’année 1600 qu’il résolut d’abandonner entièrement Louvain. Les premiers livres sortis des presses douaisiennes sur lesquels figure son nom, portent au titre Ex officina Joannis Bogardi, et sur le dernier feuillet : Excudebat Loys de Winde. Il résulte de ce fait que Bogard n’exerça d’abord à Douai que la librairie, en attendant, sans doute, l’autorisation d’établir une imprimerie, et de prendre le titre, qu’il reçut plus tard, d’imprimeur du Roi.

Le nombre des ouvrages sortis de ses presses est très-considérable, et tous se distinguent par la netteté et la correction. Nous nous contenterons d’en signaler un seul, qui est des plus remarquables sous ce rapport, c’est le Hortulus precationum (dat is het Hofken der bedinghen)… door F. Petrum Bacherium, petit in-4o, imprimé à Louvain, en 1566. Ce charmant volume, dont chaque page est encadrée des ornements les plus riches, renferme quatorze grandes gravures sur bois et dix petites. C’est un chef-d’œuvre dans le goût de l’époque. Les encadrements et les gravures sur bois du Hortulus precationum furent, sans doute, utilisés pour le Hortulus animæ, c’est-à-dire, le Jardinet de l’âme, etc., que Bogard publia à Douai en 1574. A Douai comme à Louvain, l’enseigne de Bogard était la Bible d’or ou Gulden Bybel. Plusieurs de ses publications sont ornées d’une vignette représentant une Bible au-dessus d’un cœur ailé et entouré d’arabesques, avec cette devise : Cor rectum inquirit scientiam. Les héritiers de Jean Bogard continuèrent sa profession, et laissèrent, pendant longtemps, figurer son nom sur les titres des livres qu’ils publiaient.

E.-H.-J. Reusens.

Duthillœul, Bibliographie Douaisienne, t. I, p. 403.

BOGARDUS NEO (Henri), prédicateur, ne à Louvain, mort le 4 mai 1606. Voir Bogaert (Henri).

BOGHEM (Louis VAN), architecte, né à Bruxelles, vers 1470, mort en 1540. Voir Bodeghem (Louis van).