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Pierre, aujourd’hui l’église de Notre-Dame, à Gand. Ces évangélistes sont pleins de vie et d’expression.

Edm. De Busscher.

Immerseel, Levens en werken der hollandsche en vlaamsche schilders, graveurs, beeldh., etc. — F. De Goesin, Descr. de l’église de Saint-Bavon, à Gand. — P.-F. Guetghebuer, Monuments remarquables des Pays-Bas. — Ph. Kervyn de Volkaersbeke, Églises de Gand.

BOECKSTUYNS (Jean-François), sculpteur, ne à Malines, vers 1650, mort le 27 juillet 1734. Il fut élève de Lucas Fayd’herbe et reçut la maîtrise dans son art le 3 juillet 1680. C’était un homme austère ; tout en enseignant gratuitement la sculpture aux jeunes gens peu fortunés, il s’appliquait à leur inculquer les principes de la morale et, afin de mieux atteindre son but, il avait établi, dans sa demeure, une école dominicale de modelage qui semble avoir été très-fréquentée.

Boeckstuyns avait la manière large et magistrale acquise par son maître, Faid’herbe, à l’école de Rubens. Bien qu’aucune œuvre capitale de cet artiste ne soit parvenue jusqu’à nous, son talent et ses qualités sont déjà appréciables dans quelques productions d’une importance secondaire. Telles sont les deux statues de saint Ambroise et de saint Grégoire qui ornent la métropole de Malines. (Une opinion erronée attribue ces figures à Théodore Verhaegen.) Tels sont encore les bustes de saint Jérôme et de saint Grégoire qui font pendant à ceux de saint Ambroise et de saint Augustin, sculptés par Faid’herbe pour le dôme de Notre-Dame d’Hanswyck. Le portail en marbre de l’église du Béguinage, à Malines, fut ordonné par Boeckstuyns, et les deux médaillons représentant, l’un sainte Catherine, l’autre sainte Begghe, ainsi que le buste de sainte Ursule qui le couronne, sont dus à son ciseau. Il a également exécuté pour l’ancien prieuré de Leliendael la chaire de vérité qui se trouve actuellement dans la métropole de Saint-Rombaut. C’est à tort que Descamps, dans son Voyaye pittoresque de la Flandre et du Brabant, attribue cette œuvre à Michel Vervoort, d’Anvers, quoique ce dernier y ait travaillé, ainsi que le prouvent les comptes de ce monastère. Sculpteur habile, Boeekstuyns fut, en outre, un architecte de mérite, ainsi qu’on peut le voir par la belle façade du local de la gilde des archers, à Malines, malgré les mutilations qu’elle a subies lors de la révolution française de 1789. Cet édifice était jadis orné de statues, dont deux d’entre elles, notamment celle de saint Sébastien, étaient sculptées par notre artiste. Jean-François Boeckstuyns mourut dans la métropole de Malines, frappé d’apoplexie foudroyante.

Emm. Neeffs.

Eg. Smeijers, Korte levens beschr., manuscrit. — Notes manuscrites. — Piron, Algemeene levens beschryvingen.

BOEGHEM (Louis VAN), architecte, né à Bruxelles, vers 1470, mort en 1540. Voir Bodeghem (Louis Van).

BOEL, (Corneille), graveur et dessinateur, naquit à Anvers, vers 1580, et ne paraît pas avoir été apparenté aux autres artistes du même nom. On croit qu’il sortit de la grande école des Sadeler. Le Blanc dit qu’il travailla en Hollande et en Angleterre ; le fait est certain pour ce dernier pays, car il grava à Richmond le titre d’une Bible qu’on y publia en 1611. Sous cette estampe on lit : C. Boel fecit, in Richmont, an. 1611. Quant à son séjour en Hollande, nous n’en avons découvert aucune trace. Chr. Kramm, qui s’est tout spécialement occupé des graveurs, n’en fait aucune mention, et cependant il consacre un article à Corneille Boel et à son œuvre. Cet auteur cite plusieurs portraits de personnages anglais, peut-être exécutés par Boel pendant son séjour dans le pays. Ce sont : Elisabeth, daugter of King James, Wife of Frederick Viscount of Simmerin ; Henry Frederick, prince of Wales ; Ann of Denmark, queen Consort of James I.

Il grava une suite de planches pour les allégories d’Otto Venius, publiées à Anvers, en 1608. Son principal ouvrage, qui ne manque pas de mérite, est une suite composée de huit planches, sans le titre, et représentant les batailles de Charles-Quint et de François Ier, qu’il exécuta avec Guillaume de Gheyn, le jeune, d’après Ant. Tempesta. Il y a encore de lui des pièces d’après C. Ketel,