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de docteur en théologie à l’Université de Cologne, il enseigna cette science, à Louvain, aux religieux de son ordre, et remplit successivement les fonctions de prieur à Ypres, à Anvers et à Cologne. Pendant qu’il résidait dans cette dernière ville, il était, en même temps, visiteur et définiteur de son ordre pour la province de Cologne. Il y mourut à l’âge de quarante-cinq ans, emporté par la peste, après avoir passé vingt-neuf ans dans la vie religieuse. Bochius était un savant distingué ; il avait des connaissances variées en théologie, en histoire, et possédait à fond les langues flamande, française, espagnole, italienne, latine, grecque et hébraïque. Il a laissé en manuscrit plusieurs mémoires relatifs aux sciences sacrées et historiques, ainsi qu’un Commentaire sur le Pentatenque ; il a également traduit de l’espagnol en flamand un abrégé de la vie et des miracles de saint Thomas de Villeneuve, imprimé à Bruxelles, en 1621, chez Jean Pepermans, sous le titre de : Een cleyn beworp des levens ende miraekelen van den H. Thomas van Villanova, gheseyt den almoessenier, wt de orden van S. Augustyns Eremyten, artsch-bisschop van Valencen, predikant van syne Keyserlyke Majesteyt Carolus V, gheswooren patroon van de vermaerde Universiteyt van Alcala in Spagnien, ghetrocken wt de historie die hier van heeft beschreven den eerw. Vader B. Michiel Salon, doctoor in der Godtheyt, etc., ende verduytscht door B. A. B., alle beyde van de selfste S. Angustyns orden. Ce volume, de 166 pages et imprimé en caractères gothiques, est d’une rareté excessive.

E.-H.-J. Reusens.

Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre orientale. — Hartzheim, Bibliotheca Coloniensis, p. 15. — Tombeur, Provincia Belgica, etc., p. 143 — Ossinger, Bibliotheca Augustiniana, p. 137. — Paquot, Fasti academici, t. II, Ms, de la Bibliothèque royale. no 17568, p. 166.

BODEGHEM (Louis VAN) ou BOEGHEM, architecte, né à Bruxelles vers l’année 1470, mort en 1540. Ce grand artiste, sur lequel on n’a encore publié aucun travail important et dont le nom a été maintes fois défiguré par les écrivains étrangers[1], est appelé indifféremment, dans les documents, Lovyck ou Lodewyck van Boeghem (1496), Van Bueghem (1497-1498), Van Bodeghem (1503-1504, 1525), Van Boedeghem (1520, 1524, 1525), Van Bueghem (1503, 1558) ou Van Bodeghem. Il signait Lowyck van Boghem, évidemment par contraction pour Van Bodeghem, du nom d’un village (Bodeghem ou Beughem-Saint-Martin) voisin de Bruxelles, d’où sa famille était sans doute originaire.

Dès le commencement du XVe siècle on trouve des Van Bodeghem habitant Bruxelles et inscrits dans le métier des maçons, des tailleurs de pierres, des sculpteurs et des ardoisiers. En 1413, un tailleur de pierres, Jean van Buedeghem, figure dans la confrérie de Saint-Jacques, de cette ville. Le père de Louis s’appelait Liévin van Boeghem dit De Neve (le même Liévin van Boedeghem qui fut reçu bourgeois de Bruxelles en l’année 1468-1469 ?), et sa mère Marguerite de Wespelaer. Liévin était non-seulement un marchand et un tailleur de pierres, mais encore un sculpteur de quelque renom. En 1486, il exécuta, pour la grande salle de l’hôtel de ville de Bruges, une statue de la Vierge, entourée du duc Charles le Téméraire, de Marie de Bourgogne et du roi Maximilien. L’indication du lieu de la naissance de Louis nous est fournie par la chronique manuscrite de Rouge-Cloitre, écrite par Van Opstal, où on le qualifie de « célèbre architecte bruxellois… »

À la fois maçon, tailleur de pierres et marchand de pierres. Van Bodeghem débuta par des travaux obscurs, mais qui préparèrent sa célébrité et commencèrent l’édifice de sa fortune. En 1503, il était employé par le comte de Nassau aux travaux de son palais (l’ancienne cour, renfemnant actuellement les musées) avec deux autres artistes, également appelés à parcourir une brillante carrière : Henri van Pede, l’architecte de l’hôtel de ville d’Audenarde, et Laurent Kelderman. Un jour, tous trois se trouvaient à l’auberge dite la Bourse (de Borse), au

  1. Baux le nomme Van Boghen, le Magasin pittoresque de l’année 1850, p. 21, Wamboglem.