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vingt ans, nommée Jeanne-Wendeline Lemmens. Remplacé dans ses fonctions par Louis van Noortbeeck, auparavant maître de musique à la collégiale de Saint-Jacques, Blavier fut réduit à vivre de son talent de chanteur et d’instrumentiste,jusqu’à ce qu’il eût obtenu,le 3 avril 1768, la place, beaucoup plus modeste, de maître de chant à l’église paroissiale de Saint-André, dans la même ville, devenue vacante par la mort de Georges Tassaert. Ayant perdu successivement plusieurs enfants et sa femme, André-Joseph Blavier mourut à l’âge de 69 ans, dans un état de fortune des plus médiocres ; il fut enterré au cimetière de l’église de Saint-André, le 2 décembre 1782.

Chev. Léon de Burbure.

Archives d’Anvers. — État civil de Liége.

BLAVIFLOS (Louis), poëte latin, né à Gand dans la deuxième moitié du xve siècle, mort dans la première moitié du xvie siècle. On sait qu’à l’époque où vivait Blaviflos, il était d’usage parmi les gens de lettres de latiniser leur nom de famille et il est, par conséquent, probable que notre poëte latin se nommait Blauwbloeme. Si c’est, en effet, là son nom flamand, il y a aussi lieu de croire qu’il le latinisa une seconde fois et qu’il y a identité entre Blaviflos et Blaublomius, imprimeur qui florissait à Paris en 1530 et qui s’y fit connaître entre autre par l’impression des ouvrages suivants : 1° Institutionum imperialium libri IV, cum glossis. Parisiis, Claudius Chevallonius, cura Lud. Blavblomii Gandensis, 1526, in 4°. — 2° Herodiani historiarum libri VIII, latine donati per Angelum Politianum, Parisiis, ex. off. Lud. Blavblomii Gandavi, imp. Simonis Colinæi, 1529, in-8o. — 3° Veterinariæ medicinæ libri II, Joanne Ruellio Suessonensi interprete, in-folio, portant pour adresse : Parisiis, ex chalcographia Ludovici Blavblomii, Gandavi, impensis Simonis Colinæi, MDXXX. Ce dernier volume, de la plus grande rareté, dont un exemplaire fait partie df la riche bibliothèque de M. Terd. Vander Haeghen, à Gand, est d’une exécution parfaite et ne le cède pas aux plus belles productions des Alde Manuce. Il est regrettable que les renseignements biographiques sur Blaviflos ou Blaublomius fassent défaut ; on sait cependant qu’il fit ses études au collége des frères Hiéronymites ou Frères de la vie commune, à Gand, et qu’il composa une pièce en vers latins : Ludovici Blaviflos, Gandensis, Threnodia super immaturo obitu M. Joannis Dullardi, Gandemis, S. Th. Baccalaurei, Gandavi, 1513, in-4o. C’est une élégie sur la mort de Jean Dullaert ; elle est presque introuvable et ne figure dans aucun catalogue. C’est Panzer qui nous en a fait connaître le titre.

Cette particularité que Blauwbloeme a fait ses études au collége des frères Hiéronymites, à Gand, mérite d’être remarquée. En effet, on a vu à l’article de Josse Badins, que celui-ci fréquenta aussi l’établissement d’instruction de ces Frères de la vie commune qui, les premiers, ont contribué à répandre dans les Pays-Bas la typographie ; on y ajoute que ce sont eux, probablement, qui ont inspiré à Badius les goûts qui fondèrent sa réputation ; il n’est donc pas étonnant que nous soyons redevables aux mêmes inspirations de la supériorité d’un second imprimeur. Il est à espérer qu’on découvrira d’autres détails sur Blauwbloeme et sur les productions de son imprimerie ; en tout cas, c’est un nouveau nom à ajouter à la liste, déjà si riche, des Belges qui se sont illustrés, par l’art typographique, dans les pays étrangers.

Aug. Vander Meersch.

Panzer, Ann. typogr., t. VII, p 62. — Graesse, Trésor des livres rares et précieux, t. III. — Valerius Andreas, Bibliolhcca Belgica. p 631. — Vander Haeghen, Bibliographie gantoise, t. I, p. 31. — Foppens, Bibliotheca Belgica, p. 827.

BLAVOET (Richard), chef populaire, né à Furnes à la fin du xiie siècle. Les annales de la ville de Furnes n’ont conservé que des souvenirs incomplets de Richard Blavoet, qui, issu d’une famille riche et puissante, était allié à la première noblesse du pays. Il possédait un fief à Pervyse ; mais son château fut démoli pendant cette période de troubles où il joua un rôle si important ; l’endroit où il s’élevait reçut le nom de Blaeuvoetswal. Richard Blavoet ne donna pas son