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Gennep, 1547, in-8o, figg. — 2° Judicium Joannis Calvini de sanctorum reliquiis, collatum cum orthodoxiorum Ecclesiæ catholicæ Patrum sententia. — 3° Oratio de Retributione justorum statim a morte. 1551, in-8o.

Aug. Vander Meersch.

Eendragt, 1860, 22 avril, n° 22. — Blommaert, De Nederlandsche schryvers van Gent. — Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 44.

*BLANCSTAIN ou BLANC-ESTRAIN, chef de faction, né en Zélande au commencement du xve siècle, mort en 1453, et plus connu sous le nom de Bâtard de Blancstain. Ce personnage, dont le rôle fut court et terrible, était le fils d’un seigneur zélandais et fut, dit-on, chassé du toit paternel pour inconduite. D’autres biographes prétendent qu’il était né en Picardie et issu d’une branche cadette de la maison d’Estrain ou d’Estrœm. Quoi qu’il en soit, son nom, probablement défiguré, se rattache à, un des plus sanglants épisodes du règne de Philippe le Bon : la révolte des Gantois contre ce prince implacable, révolte qui commence à propos de la gabelle sur le sel et qui finit à cette funeste journée de Gavre où, au dire des historiens, quinze mille Flamands scellèrent de leur sang une lutte sans issue.

A la suite du soulèvement des Chaperons blancs, il s’était formé en Flandre, à la faveur des désordres et des discordes intestines, une nombreuse bande de routiers qui vivait de vol et de pillage. Elle ravageait impitoyablement le plat pays et inquiétait surtout les localités restées fidèles au duc de Bourgogne. Ces dangereux partisans, dont les rangs étaient grossis par des mécontents de toute espèce, prenaient le nom de Compagnons de la Verte-Tente, parce qu’ils se retiraient dans les bois et ne couchaient qu’à la belle étoile. Leur troupe avait pour chef celui qu’on désignait sous le nom de Bâtard de Blancstain, homme d’une rare énergie et d’une incomparable audace, qui, disait-on, s’était jeté dans le crime pour se venger de la société qui le repoussait.

Les désordres qui désolaient la Flandre permirent à ces routiers de trouver une retraite paisible dans les bois qui s’étendaient sur la commune de Laerne, au pays de Termonde ; Daniel Sersanders, Liévin de Potter, Liévin Sneevoet et d’autres chefs de l’insurrection gantoise, connaissant leur intrépidité, jugèrent utile à leur cause, de faire alliance avec eux, et bientôt les Compagnons de la Verte-Tente formèrent un corps d’armée capable de résister aux troupes du duc.

Ils entrèrent résolûment en campagne et, au mois de juin 1452, Blaucstain, se jetant inopinément sur Grammont, Ath et Lessines, livra ces villes, attachées au prince, à toutes les horreurs d’un pillage. A Sweveghem il éprouva cependant un échec à quelques jours de là, de la part du maréchal de Bourgogne. Mais il parvint à se replier habilement sur Hauthem-Saint-Liévin, au pays d’Alost, y défit les soldats picards envoyés à sa rencontre, revint alors sur Grammont, s’empara de la tour, appelée le Dieren-Kost, et mit le feu à un grand nombre de villages sur les frontières du Hainaut. Fiers de ces exploits, les compagnons se réunirent ouvertement à quelques auxiliaires anglais et aux Chaperons blancs et menacèrent toutes les parties de la Flandre.

Sur ces entrefaites, averti que la duchesse de Bourgogne se rendait à Bruges par des chemins détournés, Blancstain se jeta, à l’improviste, sur son escorte et la princesse serait tombée en son pouvoir, sans la bravoure de Simon de La Laing et du sire de Maldeghem, qui l’accompagnaient.

La mésintelligence s’étant mise dans les rangs de ces hardis aventuriers, un de leurs chefs conçut le projet de faire assassiner le Bâtard ; mais le complot fut découvert et son auteur, Michel d’Oosterzeel, de Renaix, immédiatement décapité. Plus confiant pour avoir échappé à ce péril, Blauncstain continua sa terrible campagne contre tout ce qui tenait pour le duc de Bourgogne et livra au fer et à la flamme le pays de Termonde et d’Audenarde. On peut dire que la Verte-Tente et les Chaperons blancs avaient à cette époque enveloppé la Flandre d’un épouvantable réseau de dévastation.

Le roi de France finit par s’émouvoir de tant de maux ; il crut de son devoir,