Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans l’atelier du Cigoli, il marcha de près sur les traces de cet artiste d’élite, à qui l’éclat du coloris, l’originalité et l’élévation du style avaient assigné l’une des premières places parmi les peintres de son temps. Bilevelt était regardé comme son meilleur élève, et ce fut à ce titre qu’on le chargea, en 1613, d’achever, dans l’admirable temple de Santa-Croce de Florence, une Entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, à laquelle le Cigoli, surpris par la mort, n’avait pu mettre la dernière main.

Aux qualités de son illustre maître, Bilevelt joignait une abondance et une richesse de détails qui le rapprochaient de l’école vénitienne. Lanzi dit, avec raison, que ses têtes manquent de noblesse ; mais elles se font toutes remarquer par la vivacité de l’expression. Ses draperies, toujours bien jetées, se distinguent par leur ampleur majestueuse. Son chef-d’œuvre est l’Exaltation de la Croix, à Santa-Croce. On admire aussi une Sainte famille à la galerie des Uffizi, et plusieurs autres tableaux dans diverses églises de Florence. Dans sa jeunesse, Bilevelt avait accompagné le Cigoli à Rome, pour l’aider dans la décoration de Saint-Pierre. Il avait une habitude étrange : quand il était satisfait d’un de ses tableaux, ce qui lui arrivait très-rarement, il le faisait copier par ses élèves, retouchait lui-même la copie avec le plus grand soin et y ajoutait les initiales de son nom. L’opération se faisait avec tant d’adresse qu’on connaît aujourd’hui trois exemplaires de l’un de ses meilleurs tableaux, la Chasteté de Joseph, le premier à Florence, le second à Rome, le troisième à Cattajo, sans que les peintres les plus expérimentés puissent affirmer avec certitude lequel des trois est l’original.

Parmi les élèves les plus distingués de Bilevelt, Nagler et l’abbé Lanzi placent B. Salvestrini, O. Fidani, F. Bianchi-Buonavita et G.-M. Morandi.

J.-J. Thonissen.

Becdelièvre, Biographie liégeoise. — Burtin, Traité théorique et pratique des connaissances qui sont nécessaires à l’amat. de tableaux, t. I, p. 186. — Lanzi, Histoire de la peinture en Italie, t. I de la traduction de Dieudé (1824). — Nagler, Neues allgemeines Künstler-Lexicon. — Geschichte der Künste und Wissenschaften, von einer gesellschaft gelehrter Männer ausgearbeitet. Geschichte der Mahlerey, von J. Fiorillo, b. I, z. 406, Göttingen, 1798. — Orlandi, Abecedario pittorico. — Boldinucci, Notizie dei professori del disegno da amabue, etc.

BILIUS (Édouard), hagiographe, poëte flamand, né à Anvers, en 1605, mort en 1669. Voir Byl (Édouard).

BILLEHÉ (Maximilien DE), feld-maréchal, né dans le pays de Liége, mort à la bataille de Nordlingen, en 1634, troisième fils de Charles de Billehé, baron de Vierset, haut-avoué de Huy. Maximilien de Billehé fit ses premières armes dans les troupes d’Alexandre de Parme, à la fin du xvie siècle et au commencement du xviie, époque si fertile en faits militaires remarquables. Il jouissait déjà d’une grande réputation de bravoure lorsque éclatèrent les premiers événements de la guerre de Trente ans, à laquelle les Belges devaient prendre une part si glorieuse. Maximilien de Billehé fut un des jeunes seigneurs belges qui, en 1619 et 1620, coururent se ranger sous la bannière du comte de Buquoy, chargé récemment par l’empereur Ferdinand II du commandement de son armée. Il ne tarda pas à se faire remarquer par sa brillante valeur et son intelligence, et conquit successivement tous les grades jusqu’à celui de feld-maréchal-lieutenant des armées impériales. Mais sa carrière fut tout à coup brisée lorsqu’il était encore à la fleur de l’âge. Il tomba percé de coups sur le champ de bataille de Nordlingen, non sans avoir contribué par sa bravoure à la victoire éclatante qui couronna, dans cette journée mémorable (6 septembre 1634), les efforts des troupes catholiques.

Général Guillaume.

BILLET (Juste) ou BILLIET, magistrat municipal, poëte et chroniqueur flamand, né à Gand en 1592, mort en cette ville le 2 octobre 1682. Il était fils de Josse Billet, qui fut doyen des merciers, et il épousa en 1633 Marie d’Inghelbin, veuve d’Antoine Barme. De ce mariage naquirent deux filles ; Marie-Liévine et Anne-Justine Billet. Leur mère décéda le 7 décembre 1681. Juste Billet avait le goût des voyages ; il atteignait à peine sa vingt-deuxième année, lorsqu’il partit pour la France et l’Italie. Revenu