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stitué un gouvernement et déterminé l’étendue des différents pouvoirs, quand Beyts fit une dernière proposition où perce le scepticisme de l’homme qui avait constaté, successivement, les abus de la République, du Directoire, de l’Empire et de la Reslauration : il proposa, dans la séance du 5 février 1831, de décréter que l’action de la Constitution ne pourrait jamais être suspendue en tout ni en partie, proposition qui, appuyée par M. Lebeau, fut votée avec un vif empressement.

Cette décision finale du Congrès fut aussi le dernier acte politique de la vie de Beyts. Un au plus tard, il décédait frappé d’apoplexie foudroyante, âgé d’environ soixante-dix ans et en laissant après lui une réputation de haute intelligence, d’intégrité et de civisme. On doit s’étonner qu’un homme dont les études scientifiques ont rempli la laborieuse carrière, n’ait publié aucun ouvrage important ; en effet, on ne possède de lui qu’un Discours prononcé en 1806, pour l’inauguration de l’École de droit à Bruxelles ; deux discours latins prononcés en 1810 et 1813 ; enfin quelques manuscrits, qui ont été acquis par la bibliothèque de Bourgogne et qui se composent de dissertations sur l’astronomie, la physique et l’archéologie ; on cite les suivants comme étant les plus considérables : Manethon restitué et Histoire critique de l’ouvrage qui a pour titre : la République des Champs-Élysées, par De Grave. En 1813, il avait conçu un globe céleste destiné à vérifier les dates et à établir ou à contester la haute antiquité des monuments sur lesquels l’histoire écrite des nations manque de renseignements suffisants ; il le fit exécuter, dix ans plus tard, à Paris.

Félix Stappaerts.

Galerie des Contemporains, Bruxelles, 1829, t. IX. — Ad. Quetelet, Histoire des sciences physiques et mathématiques. — Thèod. Juste, Histoire du Congrès National.

BEYTS (Pierre) était frère de Jos.-F. Beyts et naquit sans doute à Bruges, à la fin du siècle dernier. Il fut nommé, vers 1801, professeur de chimie et de physique expérimentale à l’école centrale du département de l’Escaut, à Gand. Cette école passait alors pour la première de la Belgique et l’une des plus considérables de la république (an X). Van Hulthem y remplissait les fonctions de bibliothécaire. Elle possédait un musée de tableaux et de statues, une collection d’histoire naturelle, un cabinet de physique, un laboratoire de chimie, un vaste et superbe jardin botanique. Elle a formé pour le pays un certain nombre d’hommes distingués. P. Beyts, en prenant possession de sa chaire, prononça un Discours inaugural sur les progrès récemment faits dans les sciences physiques et chimiques ; sur les avantages de la nouvelle méthode d’enseigner ces sciences et sur le perfectionnement quelles donnent lieu d’espérer dans plusieurs autres sciences, dans les arts et dans les manufactures. Bruxelles, chez Tutot, an X (1801), 57 pages in-12. Le titre de ce discours en fait connaître les trois divisions. Nous en avons trouvé une analyse dans le Magasin encyclopétique, rédigé par A.-L. Millin, VIII, t. III, Paris, 1802, p. 136-140. Beyts a laissé les meilleurs souvenirs dans la mémoire et dans le cœur de ses anciens élèves qui le considèrent comme un homme de grand jugement.

Édouard Morren.

BIAEUS (Jacques), graveur, antiquaire. Anvers, xvie-xviie siècle. — Voir De Bie (Jacques).

BIBAUT (Guillaume), né à Thielt, vers 1484, mort en 1535. Issu d’une famille fortunée, qui veilla avec soin sur sa première éducation, il se distingua par une telle précocité d’intelligence qu’il put, dès l’âge de neuf ans, être envoyé à Louvain afin d’y étudier les humanités. Un jugement pénétrant, secondé par une mémoire extraordinaire, lui firent accomplir les progrès les plus rapides. Après l’achèvement de ses études, il ouvrit à Gand une école latine très-fréquentée. Le père Petreius, chartreux, dit dans un ouvrage sur les hommes remarquables de son ordre, que, par un temps d’orage, la foudre pénétra dans l’école de Bibaut et y maltraita plusieurs élèves. Le maître, frappé de terreur, fit vœu en ce moment de se faire chartreux si Dieu lui conservait la vie. En effet, il