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celui-ci eût pris sa retraite pour se fixer à Anvers, où il mourut en 1492. Beurse occupait encore ces mêmes fonctions en 1480 et 1481, sous l’archiduc Maximilien d’Autriche, époux de Marie de Bourgogne. Ce n’est qu’en 1492 que son nom disparaît des comptes et qu’on trouve mentionné dans les états de la chapelle, comme organiste, Godefroid ou Govard De Neve, en latin Nepotis. Ce dernier, à qui on a donné erronément le prénom de Gomard et de Gommaire, et qui était encore organiste de l’église de Nôtre-Dame, à Anvers, le 1er février 1490, n’a pu succéder au poste de Pierre Beurse que postérieurement à cette date. La retraite de Beurse doit par conséquent être fixée entre le 1er février 1490 (v. st.) et le mois de novembre 1492. Quant à Godefroid De Neve, il décéda à Anvers en 1496, après avoir servi à la chapelle de l’archiduc Philippe, père de Charles-Quint[1].

Pierre Beurse a composé quelques morceaux qui sont devenus extrêmement rares. « Une chanson à trois voix sous le nom de Beurt, dit M. Fétis (Biographie universelle des musiciens, deuxième édition) se trouve dans un manuscrit qui a appartenu à Pixérécourt et qui est passé en Angleterre. Il est vraisemblable qu’elle appartient à l’artiste dont il s’agit ici. »

Chev. L. de Burbure.

BEVEREN (Charles VAN), peintre, né à Malines, le 6 avril 1809, mort à Amsterdam, le 16 septembre 1850. Van Beveren commença très-jeune ses études à l’académie de sa ville natale ; doué des plus heureuses dispositions, et d’un goût particulier pour l’art, il se plaça bientôt au premier rang parmi les élèves. Les prix qu’il remporta dans les diverses sections de l’enseignement jusqu’à la classe du dessin d’après nature, constatèrent son aptitude. En 1827, il s’initia à la peinture sous M. Vervloet, directeur de l’académie, et les vues de villes qu’il exécuta alors firent déjà pressentir la brillante carrière artistique qu’il allait parcourir. Ses études étant terminées à Malines, il se rendit à Anvers, pour se perfectionner à l’académie de cette ville et s’y distingua comme un des plus brillants sujets. Il y fit aussi des intérieurs d’église, tout en s’exerçant cependant au dessin de la figure. En 1830, il quitta sa patrie pour se rendre en Hollande, s’y fit avantageusement connaître ; mais sentant qu’il lui manquait l’étude des anciens maîtres, il visita, à cette fin, en 1832 et 1834, l’Italie, la France, etc., et revint avec une ample moisson d’esquisses et de croquis à Amsterdam, où il se fixa définitivement. Il n’avait pas encore adopté de spécialité ; il choisit alors le tableau d’intérieur, dans lequel il excella et qu’il traita avec un goût, une délicatesse et un fini remarquables. Les tableaux de genre qu’il nous a laissés attestent l’esprit d’observation ; son coloris est ferme, son pinceau large et moelleux, ses compositions sont bien ordonnancées. Il s’occupa aussi du portrait et nous pouvons en mentionner deux de grandeur naturelle, supérieurement peints, qui se conservent dans sa famille à Malines. Il exposa, en 1835, à Amsterdam, la Religieuse, et, en 1839, le Joueur de guitare. Ces deux tableaux, dit Immerseel, font partie, ainsi que d’autres, de la collection de M. Rothaan ; M. Ancher en possède aussi quelques-uns. Sa dernière toile : La mort de Saint-Antoine, se trouve à l’église Moses en Aaron, à Amsterdam ; c’est son chef-d’œuvre. Les productions de Van Beveren, très-recherchées et estimées en Hollande, sont rares en Belgique. Son talent fut hautement apprécié en Hollande. Ses œuvres, dit un biographe néerlandais, transmettront son nom aux générations futures. L’Institut royal néerlandais s’était empressé de l’appeler dans son sein, et le nomma correspondant dans la quatrième classe, nomination approuvée par arrêté royal du 22 avril 1850 ; il était déjà, depuis 1837, membre de l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam. Malheureusement, notre artiste ne jouit pas

  1. Ses exécuteurs testamentaires le qualifient de : Honorabilis vir Magister Godefridus De Neve, presbyter, dum vixit et decessit organista illustrissimi principis nostri Archiducis Philippi. (Archives de Notre-Dame, à Anvers.)