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tecte, géomètre et peintre de Charles-Quint. L’histoire ne dit point à quel genre de peinture elle s’adonna ; nous savons seulement qu’elle mania le pinceau et qu’elle fut une femme assez distinguée, puisqu’elle fut citée comme telle par les auteurs du temps, entre autres par Van Beverwyck. Sa fille, Marie, épousa Pierre Breughel, le Vieux, nommé quelquefois Le Paysan, à cause du choix de ses sujets. Marie van Bessemers devint ainsi la grand’mère de Breughel de Velours et de Breughel d’Enfer et la souche d’une nombreuse lignée de bons peintres de l’école anversoise.

Ad. Siret.

BEST (Albert-Jean, baron DE), colonel, chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse, naquit à Mons en 1764 et mourut à Vienne le 15 février 1804. Le baron de Best, après avoir fait de solides études à l’Académie du génie, à Vienne, entra dans l’armée impériale avec le grade de sous-lieutenant, et eut l’occasion, très-peu de temps après, de déployer sa vaillance dans la guerre contre les Turcs (1788). En 1790, il fut promu au grade de capitaine dans le régiment de dragons de Waldeck ; mais ses connaissances scientifiques étendues le tirent désigner ensuite pour l’état-major général, où il entra avec le grade de major. Ayant été attaché à l’armée autrichienne, qui opérait en Belgique contre les républicains français, il se distingua dans plusieurs combats, notamment à l’affaire de Turkheim (1795). Il passa ensuite à l’armée d’Italie avec le grade de lieutenant-colonel et se fit remarquer au siége de Pizzighettone (1799) ; il remplissait alors les fonctions de chef d’état-major du feld-maréchal Keim, et suppléa, par ses connaissances spéciales, au manque complet d’officiers du génie ; il prit la direction du service de cette arme et poussa la construction des batteries de brèche avec tant de vigueur, qu’au bout de deux jours seulement la place fut bombardée et dut capituler vingt-quatre heures après. Ce fait d’armes lui fit décerner, en 1801, l’ordre de Marie-Thérèse. Attaché ensuite à l’état-major du feld-maréchal lieutenant Ott, le lieutenant-colonel de Best contribua puissamment au gain de la bataille de la Trebbia : grâce à ses excellentes dispositions, l’armée autrichienne parvint à maintenir toutes ses positions pendant cette bataille de trois jours. De Best assista encore aux affaires de Novi et de Genola, ainsi qu’au passage de la Stura. Il obtint le grade de colonel, se distingua de nouveau pendant la campagne de 1800 et surtout à la bataille de Marengo. Ce fut après cette campagne qu’il fut créé baron en récompense de ses éclatants services. Il venait de recevoir le commandement du premier régiment des chevaux-légers de l’empereur, lorsqu’il mourut inopinément à l’âge de quarante ans.

Général Guillaume.

Wurzbach, Lecxicon der Kaiserthums œstenreich. — Hirtenfeld, Der militar Maria-Theresier orden und seine mitgleiden.

BESTENBUSTEL (Paul), capitaine de frégate, né à Ostende le 11 février 1669. L’histoire nous a laissé peu de renseignements sur ce marin dont le nom est cependant encore si populaire à Ostende ; on voit seulement dans divers auteurs, qu’il fit des prodiges de bravoure, qu’il était intrépide, audacieux et heureux dans ses courses. L’on sait aussi qu’il acquit son renom tout à la fois par droit de naissance et de conquête. En effet, son père, bien que Hollandais (Guillaume Bestenbustel né à Flessingue vers 1645), devint, en raison de ses faits d’armes, bourgeois (poorter) de la ville d’Ostende le 26 janvier 1673, où il habita douze ans, et fut tué dans un combat naval le 6 octobre 1705. Mais nous n’avons guère à nous occuper ici que de son fils Paul qui, né sur le territoire de la Belgique, s’y illustra et épousa, le 22 février 1691, Marie-Catherine Ondermarck.

A peine âgé de vingt-cinq ans, il fut, d’abord au service d’Espagne, capitaine d’une frégate armée en course, ayant quarante-huit canons et environ trois cents hommes d’équipage. Le vaisseau la Reine d’Espagne n’était encore sorti que quatre fois du port quand Bestenbustel entreprit une cinquième course, qui dura du 29 mars 1694 au 28 juillet, et dans laquelle il prit treize navires. Au mois de juillet de l’année suivante, l’audacieux Ostendais fut pris à son tour par les Français ; mais