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pays et sa famille encore idolâtres, et vint en Belgique où il prit service chez le comte Wambert, qui gouvernait alors le pays de Térouanne. Wambert lui confia l’administration de ses biens et, voulant ensuite récompenser sa fidélité et ses bons services, il lui donna en propriété sa terre de Renty. Bertulphe y fonda une abbaye, dont il fut le premier abbé. Le nom de Bertoul, sanctifié devint populaire en Flandre au moyen âge, et était autrefois honoré à l’abbaye de Saint-Pierre, à Gand, et dans plusieurs localités de la Flandre occidentale.

Eugène Coemans.

Act. SS., Fév., t. 1, pp. 675-688. — Ghesquière, Act. SS. Belgii, t. V. pp. 453-489. — Butler, Vie des Saints, Brux. 1846, t. I, p. 338.

BERTULPHE, époux de sainte Godelieve. Voir à l’article Godelieve.

BERTY (Baptiste), secrétaire des conseils d’État et privé, fils de Michel et de Nicole Alberti, mort le 13 mars 1579. Nous n’avons pu découvrir ni le lieu ni la date de sa naissance ; mais la parfaite connaissance qu’il avait du flamand ne laisse guère douter qu’il ne fût du Brabant ou de la Flandre.

Berty fut d’abord secrétaire extraordinaire au conseil privé. En 1544, Charles-Quint le nomma greffier et premier secrétaire du conseil de Gueldre. Il occupait ce poste depuis onze ans, à la grande satisfaction du corps auquel il était attaché, lorsque l’Empereur le rappela à Bruxelles en lui conférant les fonctions de « premier secrétaire ordinaire supernuméraire » du conseil privé, pour y servir « signamment en la langue thioise et basse-allemande » (30 juin 1555) ; il prêta serment, le 23 août, entre les mains du chef et président Viglius. Philippe II, ayant résolu de se faire suivre, dans ses voyages hors des Pays-Bas, du secrétaire du conseil d’État, Josse de Courtewille (voir ce nom), nomma Berty à sa place (1er décembre 1556) ; dès ce moment il partagea, avec le secrétaire d’État Jean Vander Aa, la rédaction de toute la correspondance qui concernait les affaires d’État et de guerre. Le roi lui donna de plus l’emploi de trésorier et garde des chartes et lettriages relatives à ces affaires (2 mars 1566).

Berty s’acquit la confiance de la duchesse de Parme, Marguerite d’Autriche, comme il avait eu celle du duc Emmanuel-Philibert de Savoie. Au mois de mars 1567, cette princesse le chargea d’une mission délicate. Le prince d’Orange, malgré ses instances, ne voulait pas venir à Bruxelles, et il refusait de prêter le serment de servir le roi envers et contre tous. Marguerite lui envoya Berty, pour l’engager à revenir sur cette détermination. Berty s’efforça en vain de persuader le prince, qui lui annonça l’intention formelle de se démettre de ses gouvernements et de partir pour l’Allemagne. Le trouvant ainsi résolu, l’envoyé de la gouvernante lui proposa d’avoir au moins, avant son départ, une entrevue avec les comtes d’Egmont et de Mansfelt. Cette entrevue eut lieu à Willebroeck, entre Anvers et Bruxelles ; Berty était présent. Après beaucoup de paroles dites de part et d’autre, le prince déclara catégoriquement qu’il se regardait comme déchargé ou du moins suspendu de tous ses emplois, et qu’il allait se retirer en Allemagne, dessein qu’il réalisa en effet peu de jours après. Dans le mois de septembre de la même année, la duchesse de Parme envoya Berty à Liége : il s’agissait de déterminer l’évêque à prendre des mesures contre les partisans des nouvelles sectes religieuses qui étaient nombreux dans sa principauté, et en particulier Contre Guillaume de la Marck, seigneur de Lumey, l’un des plus ardents adhérents de la réforme et du prince d’Orange. Gérard de Groesbeck protesta de son zèle pour la religion et de son dévouement au roi ; mais il fit sentir à Berty que les priviléges et les lois de sa principauté ne lui permettaient pas de faire tout ce qu’il aurait voulu. Déjà, en novembre 1566, Berty était allé trouver l’évêque, de la part de la gouvernante, pour concerter avec lui les moyens de faire entrer des troupes dans Maestricht, où l’on craignait que les partisans de la nouvelle religion ne se rendissent les maîtres de la ville. Le secrétaire d’État Vander Aa ayant pris sa retraite à la fin de 1568, Berty eut à le suppléer, sans