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lieu de son amant, elle ne trouve que des brigands qui l’enlèvent. Le reste de l’histoire est assez conforme au roman d’Adenès. Pépin retrouve la véritable Berthe sur les bords du Magne, qu’on croit être la Mayenne, et c’est là qu’il célèbre de nouveau ses noces avec Berthe.

Quel que soit, du reste, le charme de ces récits, la poésie ne parviendra jamais à égaler ce que Bertrade doit à l’histoire, et son plus beau titre aux yeux de la postérité sera toujours d’avoir été mère de Charlemagne.

Bon Albéric de Crombrugghe.

BERTHE, fille de Charlemagne et de sa seconde femme Hildegarde, Elle épousa un jeune seigneur nommé Angilbert, qui avait étudié à l’école du palais, sous le savant Alcuin et auquel le grand empereur s’intéressait vivement. De cette union naquirent deux fils : Hernidas et Nithard, le célèbre historien de Charlemagne. Charles eut toute sa vie une amitié particulière pour ce gendre, il le donna d’abord pour premier ministre à son fils Pépin, roi d’Italie, il le désigna, plus tard, comme son exécuteur testamentaire et lui légua l’un des plus beaux livres de ces temps, le célèbre manuscrit des Évangiles de Saint-Riquier, écrit en lettres d’or. Après quelques années de mariage, Angilbert quitta le monde, du consentement de sa femme, pour se retirer au monastère de Saint-Riquier, en Ponthieu, dont il devint le septième abbé. Berthe survécut longtemps à son mari, qui mourut en 814, mais nous perdons, à dater de cette époque, sa trace dans l’histoire ; on retrouve cependant encore son nom dans un diplôme de 823, où elle s’intitule Bertha, magni et invictissimi imperatoris Caroli filia.

Eugène Coemans.

BERTHO (Bertrand), maître en arithmétique, priviligié de S. A. le prince-évêque de Liége, mort à Liége au commencement de ce siècle. Peu après la révolution, il avait ouvert un pensionnat qu’il dirigeait encore en 1801. Il a publié : 1° Le Commerce de Liége par comptes faits. Liége, Collette, 1769, in-8o de 812 pages. — 2° Méthode très-facile de traiter par principes tous les changes étrangers, etc. Liége, Collette, 1771, in-8o de 217 pages. — 3° Tarif pour le commerce de Liége, etc. Liége, Gerlache, 1776, n° 1 avec un nouveau titre et quelques feuillets ajoutés çà et là dans le corps de l’ouvrage.

Ul. Capitaine.

*BERTHOLD DE SAINT-JOSEPH, né en Gueldre vers l’année 1624, mort à Liedekerke (Brabant), le 6 octobre 1653. Issu de la noble famille gueldroise des Van Afferden, il fit, à l’âge de dix-huit ans, sa profession religieuse dans l’ordre des Carmes déchaussés et changea, suivant l’usage, son nom de famille en celui de Berthold de Saint-Joseph. Lorsque, vers le milieu du xviie siècle, on rétablit, dans la forêt de Liedekerke, le couvent des Carmes, dit de Notre-Dame de Ter-Muylen, supprimé en 1497, Berthold en devint le premier prieur, et en fut, pour ainsi dire, le nouveau fondateur. Après avoir dirigé cette institution pendant quelques années, comme nous l’avons vu, il mourut le 6 octobre 1653. Il a publié en flamand une histoire du couvent de Ter-Muylen. Ce petit volume, d’une rareté excessive, porte le titre suivant : Een Kort Verhael vanden Oorspronck, Fvndatie ende Ovderdom van het oudt eertyts vermaert Clooster onser L. Vrovwe ter Mvylen, van de Orden der Carmeliten, gelegen inden bosch ende Heerlyckheyt van Liedekercke. Ende hoe op de zelve plaetse een nieuw Heremitagie ghesticht wort ter eeren vanden H. Joseph. Tot Gent, by Anthone Sersanders, 1653 ; vol. in-12 de 72 pages.

E.-H.-J. Reusens.

Paquot, Mémoires, éd. in-fol., t. III, p. 361. — Van der Haegen, Bibliographie gantoise.

BERTHOLET (Jean), historien, né à Vieilsalm, le 30 décembre 1688, et mort à Liége, le 25 février 1755[1]. Il fit son cours d’humanités et de philosophie chez les jésuites de Luxembourg, puis, s’ètant décidé à entrer dans leur ordre, se fit admettre comme novice au collége de Tournai, le 8 octobre 1708. Ses premiers vœux prononcés et son année de répétition terminée, il fut employé, suivant la coutume, à régenter les basses classes, dans plusieurs établissements. Il étudia

  1. Selon M. Neyen ; le 26, selon M. Goethals.