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Saint-Jean et de Saint-Georges, qui avaient été détruits par les Iconoclastes. Cambrai ayant été repris par les troupes espagnoles, le 3 octobre 1595, à la suite d’uu siége auquel Louis de Berlaymont avait assisté avec ses troupes et contribué pour une somme de quarante mille livres, le prélat était sur le point de rentrer dans sa métropole, lorsque des difficultés, survenues entre lui et les magistrats de cette ville l’obligèrent à protester contre leur conduite et le forcèrent à se retirer derechef à Mons, où il mourut.

On trouve des détails curieux sur l’archevêque Louis de Berlaymont et son épiscopat dans un manuscrit in-folio, no 883, de la bibliothèque municipale de Cambrai, intitulé : Mémoires pour servir à l’histoire de Louys de Berlaymont, etc., où l’on voit les troubles arrivés en ce pays par l’usurpation du sieur d’Inchy, du duc d’Alençon, du sieur de Balagny et d’Henry IV, roi de France, avec plusieurs anecdotes curieuses.

Bon de Saint-Genois.

Le Glay, Catalogue des MSS. de la bibliothèque de Cambrai, p. 204. — Le même, Carmeracum Christianum, p. 62. — Lemaistre d’Anstaing, Histoire de la cathédrale de Tournai.

BERLAYMONT (Philippe DE), écrivain ecclésiastique, né à Huy en 1576, mort le 2 septembre 1637, entra de bonne heure dans la Compagnie de Jésus, et s’y distingua dans la carrière de l’enseignement. Il a laissé les ouvrages suivants : 1o Paradisus puerorum, in quo primævæ honestatis totiusque pueritiæ rectè informatæ reperiuntur exempla. Duaci, typis J. Bogardi, 1618, in-8o. Une seconde édition de ce livre a paru l’année suivante à Cologne. — 2o Bibliotheca moralis, in quâ præcipuæ de christiani hominis officiis quœstiones ad ordinem catechismi revocantur, exemplisque illustrantur. L’auteur venait d’achever cet ouvrage et se préparaît à le livrer à l’impression, quand il mourut.

M.-L. Polain.

Foppens, Bibliotheca Belgica, t. II — De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, deuxième série.

BERLENDE (Sainte), née à Meerbeke, près de Ninove, et y décédée vers l’année 700. C’est une des saintes les plus vénérées, les plus populaires de la Flandre, et à ce titre, son nom mérite de figurer ici. Son père, Odélard, gouvernait, en qualité de comte, tout le pays situé entre Anvers et Condé sur la rive droite de l’Escaut, et faisait sa résidence ordinaire dans le village où la sainte vit le jour. Sa mère, qui portait le nom de Nona, était la sœur de saint Amand. Après la mort de celle-ci, Berlende se dévoua entièrement à son père Odélard, surtout pendant une grave maladie dont il fut atteint et qui dégénéra peu à peu en lèpre. Après lui avoir donné ces preuves éclatantes de son amour filial, elle obtint comme récompense des soins qu’elle lui avait prodigués, la faveur de pouvoir se consacrer à Dieu et se retira dans le monastère de Moorsele, près d’Alost. À la mort d’Odélard, elle obtint de ses supérieures l’autorisation d’aller lui rendre à Meerbeke les honneurs de la sépulture et elle comptait, après s’être acquittée de ce devoir, retourner à Moorsele, lorsqu’elle apprit que, pendant son absence, les Normands avaient saccagé et incendié le monastère où elle s’était d’abord vouée au Seigneur. Sur les instances de ses sujets, elle résolut alors de se fixer à Meerbeke dans la maison paternelle. Elle y réunit autour d’elle quelques compagnes, et se livra, avec elles, au service de Dieu et à la pratique des œuvres de charité. Elle visitait les malades, et portait des secours aux pauvres et aux malheureux. Autant elle était charitable pour les autres, autant elle se montrait sévère et rigide pour elle-même. D’après Hérigère, son biographe, elle mena, pendant dix-sept ans, une vie toute de privation. Sentant alors sa fin prochaine, elle se prépara courageusement à la mort, qui arriva le troisième jour de février vers l’année 700. Son corps fut enseveli dans l’église de Meerbeke auprès de ceux de ses parents. Les fidèles accoururent de tous les côtés pour honorer la tombe de la sainte ; et l’on rapporte que plusieurs obtinrent, par son intercession, des faveurs extra-ordinaires.

Le corps de Berlende fut levé de terre trente ans après sa mort, et renfermé