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sens, l’ouvrage suivant : Cantiones Natalitiæ duabus et quatuor vocibus decantandæ cum reprisis a III. IV. V. voc. et inst., auctore I. Berckelaers, cæco. Opus quartum. Antverpiæ, apud Henricum Aertssens, typographum musices sub signo Montis Parnassi. Anno. M. DC. LXXXVIII. Cum speciali Regis privilegio.

L’unique cahier de ces chants de Noël que nous ayons eu l’occasion d’examiner appartient à M. Terby, de Louvain. Il contient, imprimées en regard, les parties du troisième et du quatrième violon, et, à la fin du livre, celles de la première et de la deuxième trompette. Les textes chantés sont en flamand et non en latin, comme le titre pourrait le faire croire. On trouve à la page 3, Comt naer den stal, menschen comt, etc. ; Sa Herders ; aux pages 4 et 5, O blyden nacht, etc., O Messias, etc. ; à la page 6, O wonderlyck mirakel, etc. ; O Goedentierentheyt, etc. ; aux pages 8 à 11, après une symphonie à six instruments, cinq voix chantent, avec accompagnement, le chœur : Wat is dat voor een bly geschal. Ce dernier morceau est très-développé.

Comme le titre des Cantiones Natalitiæ porte l’indication de Opus quartum, on peut espérer de retrouver un jour d’autres compositions publiées par J. Berckelaers.

D’après l’ouvrage de M. Edm. Vanderstraeten : La musique aux Pays-Bas avant le xixe siècle, Bruxelles, 1867, p. 214 et 219, il y avait, en 1743, dans la collection de musique de l’église de Sainte-Walburge, à Audenaerde, outre l’œuvre IV de Berckelaers ci-dessus mentionnée, son œuvre III en dix cahiers, et son œuvre V en neuf cahiers séparés. Les titres de ces compositions ne sont malheureusement pas indiqués.

Chev. L. de Burbure.

BERCKENS (Mathieu), graveur en taille-douce, naquit à Anvers, en 1615, et mourut en 1670. Voir Borrekens (Mathieu).

BÉRÉGISE (Saint), premier abbé d’Andain (Andagium), plus tard abbaye de Saint-Hubert, mort vers 724. Bérégise, originaire du Condros, avait été élevé au monastère de Saint-Trond et vécut d’abord à la cour d’Austrasie, où Pepin d’Héristal était son protecteur. Le puissant maire du palais ayant résolu de bâtir un couvent au milieu des forêts de l’Ardenne, à l’endroit anciennement nommé Andain, désigna Bérégise pour exécuter ce projet. Bérégise y construisit quelques cellules et une petite église : telle fut l’origine de la célèbre abbaye et de la ville de Saint-Hubert. Il serait fort difficile de préciser l’année de cette fondation, mais il est certain qu’elle eut lieu avant la disgrâce de Plectrude, première femme de Pepin d’Héristal. Notre saint gouverna, en qualité d’abbé, le nouveau monastère jusqu’à l’époque de sa mort (742). Plus tard, sous l’évêque de Liége Valcand, les chanoines réguliers d’Andain furent remplacés par une colonie de bénédictins. On y transféra en même temps (825) le corps de saint Hubert, qui reposait auparavant à Liége, et l’abbaye, ainsi que la ville à laquelle elle donna naissance, prirent dès lors le nom de Saint-Hubert. Ce monastère a disparu, comme tant d’autres, à la révolution française et il est remplacé aujourd’hui par un pénitentiaire de jeunes délinquants.

Eugène Coemans.

Molanus, Nat. SS. Belgii, p. 210. — Bertholet, Hist. du Luxemb., t. II, p. 147. — Butler, Vie des Saints, Bruxelles, 1848, t. V, p. 302.

BÉRENGER, premier comte de Namur, régnait au xiie siècle. C’est par lui qu’il convient de commencer l’histoire si embrouillée, si problématique des souverains primitifs de cette contrée.

On le voit figurer sous le titre de comte de Lomme, dans un acte de l’an 908. En 924, il s’empare de Gislebert, duc de Lotharingie, qui retenait prisonniers les deux fils du comte de Hainaut, dont Bérenger soutenait la cause dans les sanglantes querelles qui désolèrent le midi de la Belgique à cette époque. Il est surtout connu par la protection qu’il accorda à saint Gérard, le célèbre fondateur de l’abbaye de Brogne. L’empereur Henri l’Oiseleur confirma cette fondation par un diplôme authentique de l’an 932. C’est dans cet acte que nous trouvons le nom de Bérenger mentionné pour