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getrouwe patriotten ende liefhebbers onse Vaderlandts ; over onze droevigen ende periculeusen staet, waer inne oprechtelyc ende levendigh vertoont wordt in wat peryckel ende ghevaer wy gheraeckt zyn, ende waer henen dese verwarringhen tenderen : met de noodighe middelen om die te remedieren. In ’t licht ghebracht om tegen die vileyne boecxkens Weegschael, Reuckappel, Vraegal, etc., ghelesen te worden. (1617, in-4o de 24 pages.) Un troisième ouvrage intitulé : Pratique du conseil d’Espagne, dénonçait de nouveau l’avocat de Hollande comme un traître aux gages de l’étranger. Barnevelt répondit en signalant ces brochures comme des armes forgées par les ennemis de la république ; sa réplique avait pour titre : Ontdeckingh van de valsche spaensche Jesuytische Pratycke. (1618 ; in-4o.) Une polémique très-vive était également engagée entre Cornelis van der Mylen, gendre de Barnevelt, et D’Aerssen. Celui-ci signa sa réponse adressée aux états généraux et intitulée : Corte Antwoort aen de Doorluchtigste H. M. H. de Staten generael overghegheven by d’heer van Sommelsdyck teghen seker vertooch, gheadvoueert ende ghetekent Cornelis Vander Mylen. (1618 ; in-4o.) D’Aerssen se défendait contre le reproche d’avoir travaillé, pendant son ambassade en France, à introduire la profession du « papisme » dans Provinces-Unies et à transférer la souveraineté absolue de l’État au roi de France. Il s’efforça de démontrer qu’il n’avait rien fait que par ordre exprès de Barnevelt. Cette réponse mécontenta vivement le gouvernement français et ses représentants à la Haye. On lit dans une lettre adressée de cette ville, le 28 août 1618, par le chevalier Dudley Carleton, ambassadeur de Jacques Ier, au secrétaire Naunton : « Les ambassadeurs de France extraordinaire (M. de Boisisse) et ordinaire (M. de Maurier), qui avaient fait auparavant une proposition contre M. D’Aerssen, où ils demandaient, au nom du roi de France, qu’il fût puni pour certains passages qui se trouvent dans ce qu’il a écrit contre M. Vander Mylen, passages offensants, à ce qu’ils disent, pour le roi leur maître et pour son conseil ; le même jour, dis-je, ces ambassadeurs insistèrent fortement pour avoir une réponse ; il fut résolu qu’on la leur donnerait, et elle fut présentée ensuite par écrit à M. de Boisisse : c’était une réponse des états et une autre de M. D’Aerssen. Ces réponses lui ayant été portées par quelques députés des états, il refusa de les accepter et alla tout de suite à l’audience, où il dit que le roi son maître n’entrait point en procès avec D’Aerssen, mais que les états devaient lui répondre positivement si D’Aerssen avait fait bien ou mal, et que, suivant le jugement qu’ils porteraient, touchant la cause, il demandait qu’ils procédassent contre sa personne. » L’ambassadeur extraordinaire de France ayant refusé d’accepter la réponse personnelle D’Aerssen, les états, pour assoupir ce différend, renvoyèrent l’examen de toute « l’affaire à des commissaires. »

Barnevelt succomba dans la lutte qu’il soutenait contre Maurice de Nassau. L’illustre pensionnaire de Hollande fut emprisonné au château de la Haye, en même temps que l’on proscrivait ses partisans les plus dévoués. Maurice fit changer les régences des principales villes, et il obligea les états de Hollande, dont il voulait disposer en maître, à recevoir parmi leurs membres François d’Aerssen et un autre gentilhomme, originaire du Hainaut, Daniel de Hartaing, seigneur de Marquette, lieutenant général de la cavalerie et ritmestre. D’Aerssen, qui avait acquis la seigneurie de Sommelsdyck, et Daniel de Hartaing, qui était devenu propriétaire de la seigneurie de Heemskerk, avaient reçu des états de Hollande des lettres de naturalisation. Les deux gentilshommes belges, devenus Hollandais, présentèrent une requête pour être admis « entre les chevaliers et nobles de Hollande. » Or, selon les anciens priviléges de cette province, pour avoir le droit d’être convoqué parmi les chevaliers et nobles de Hollande et de West-Frise, il fallait être né Hollandais et « appartenir aux anciennes maisons nobles et hollandaises possédant des seigneuries et biens nobles dans le même pays. » Cette difficulté n’arrêta point le stathouder, dé-