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cette production. L’office se compose de douze leçons et d’autant de répons, destinés à être récités aux matines. Il est précédé d’une épître dédicatoire où le moine se déclare humblement au-dessous de sa tâche, se comparant à l’ânesse de Balaam. Il annonce qu’il n’a pas prétendu donner une histoire du saint, mais un abrégé de sa vie, aussi complet, toutefois, que possible. Au point de vue historique, son œuvre n’a point d’importance. À peine le bénédictin a-t-il ajouté quelques traits à ce qu’il a pu trouver dans le prêtre anglais qui a, le premier, raconté la vie de l’évêque Dunstan, sous l’initiale Β (Bridferth). L’œuvre d’Adélard existe en manuscrit dans plusieurs bibliothèques célèbres de l’Angleterre, entre autres, dans la fameuse collection Bodléienne, de l’université d’Oxford. Le recueil intitulé Anglia sacra en a reproduit l’épître dédicatoire ; et, dans une note, le passage suivant de l’office, qui suffit amplement pour en donner une idée : Dunstanus autem exilio pro justitia adscriptus, mare transiit regiœ stirpus virum magnum videlicet adiens Arnulphum. Hic tempore eodem nobile quoddam cœnobium, nomine Blandinium… quo B. Dunstanus aliquamdiù moratus, exempla lucis imitanda reliquit.

F. Hennebert.

Anglia Sacra, 1691, t. II, p.148. — Acta SS., 19 Maii, p. 334, no 2. — Mabillon, Anal., I. 50, no 1. — Cas. Oudini, Comment. de Script, eccles. Lipsiæ, 1722, pp. 522 et 523.

ADELBERT ou ALBERT, archevêque de Magdebourg, décédé en 981, était comte de Mosellane de Remich (ancien duché de Luxembourg). Le manuscrit Viri illustres, cité dans la Biographie luxembourgeoise de Neyen, porte : « Adelbert, fils du comte Mosellan de Remiche, de moine de Saint-Maximin de Trèves, devint premier archevêque de Magdebourg, prince du saint-empire et primat de Germanie. »

Otton le Grand, empereur d’Allemagne, désirant convertir à la foi chrétienne les peuples de l’ancienne Sarmatie, demanda à l’archevêque de Mayence, son fils naturel, un missionnaire éprouvé. Ce prélat tira du monastère de Saint-Maximin de Trèves, Adelbert, que les chroniqueurs nomment un personnage de grand nom et de grand mérite ; il le consacra évêque et l’envoya prêcher l’Évangile aux Russes. Mais son zèle dut fléchir devant l’indomptable caractère de ces peuples, et il n’échappa que difficilement à leur fureur. Il revint à Mayence et fut nommé par l’Empereur abbé de Weissembourg. L’idée favorite du grand Otton était l’érection d’un archevêché à Magdebourg, mais ce n’est qu’après plusieurs années de lutte, et après avoir vaincu les résistances de l’évêque d’Halberstadt, qu’il parvint enfin à son but et appela Adelbert à ce siége en 968. L’année suivante, Otton obtint du pape Jean XIII, au concile de Ravenne, l’érection de l’archevêché, et, en 970, Adelbert fut confirmé comme premier archevêque de Magdebourg. Il reçut des légats du pape le pallium et l’investiture, et, en outre, dit le chroniqueur saxon, il fut investi de la primauté dans l’ordre ecclésiastique sur toutes les églises de la Germanie et nommé métropolitain de toute la nation des Esclavons entre l’Elbe et la Saale. Cette haute dignité fut confirmée plus tard par le pape Benoît VI. Nous n’entrerons pas ici dans la savante discussion soulevée entre les Bollandistes et les prémontrés, au sujet de la signification de la primauté des archevêques de Magdebourg sur l’Allemagne ; elle se résume toute dans ce que l’on entendait alors par Germanie.

L’installation d’Adelbert se fit avec une pompe extraordinaire, en présence des légats du saint siége, des princes de la Saxe, des grands du royaume et d’une multitude d’évêques. Il consacra ses suffragants, les évêques de Mersebourg, de Zeits et de Meissen, dont Otton venait aussi de créer les diocèses, reçut à obéissance les évêques de Brandebourg et de Havelberg et, selon Thietmar, sacra encore le nouvel évêque de Posen. Otton versa à pleines mains ses libéralités sur sa belle création et vint, en 973, avec l’impératrice Adélaïde et son fils, passer les fêtes de Pâques à Magdebourg auprès de son cher archevêque. La même année, l’Empereur mourut, et son fils, fidèle à ses volontés,