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arts, et fut promu, à l’âge de vingt ans, au grade de maître ès-arts. Dès qu’il eut terminé son cours de philosophie, il résolut de s’adonner exclusivement aux belles-lettres, pour lesquelles il avait manifesté, depuis son enfance, un goût tout particulier. Cependant ce retour aux études qu’il avait tant aimées autrefois ne se fit pas sans difficulté. « Dans ces premiers moments, » dit-il, dans une de ses lettres, « lorsque je m’étais remis à feuilleter et à lire avec plus de soin les auteurs anciens qui avaient fait les délices de mon enfance, j’éprouvai combien de choses j’avais oubliées pendant les quatre années que j’avais employées à des raisonnements puérils » (c’est ainsi qu’il appelle l’étude de la philosophie). « Impossible de dire tous les efforts, toutes les veilles, toutes les sueurs qui m’ont été nécessaires, et le détriment même causé à ma santé, pour regagner ce que j’avais perdu. » Epist. ad J. Borsalum. Bientôt Barlandus, cédant aux instances de ses amis et aux conseils d’hommes sages, se mit à enseigner les belles-lettres. Pendant plus de neuf ans, les leçons privées du jeune professeur furent suivies par un grand nombre d’auditeurs, dont plusieurs reconnurent en avoir tiré le plus grand profit. A l’ouverture du collège des Trois-Langues, en 1518, Barlandus fut choisi pour occuper la chaire de langue latine. Il donna sa première leçon le 1er septembre de cette année, au couvent des Augustine, les bâtiments du nouveau collége n’étant pas encore achevés. Après un an et trois mois, il abandonna cette nouvelle position, et se rendit en Angleterre, en qualité de précepteur du jeune Antoine, seigneur de Grimbergen. Puis ilrevint en Belgique et alla se fixer à Afflighem, pour diriger les études de Charles de Croy, administrateur de l’abbaye, qu’il avait déjà compté au nombre de ses élèves, à Louvain. Plus tard, Barlandus fut rappelé dans cette dernière ville et chargé du cours d’éloquence qui se donnait, le mardi et le jeudi, à l’école publique de la faculté des arts. Il succéda comme rhétor publicus à Jean Paludanus, mort au mois de février 1525 et occupa, au dire de Valère André (Fasti acad., p. 247), cette position jusqu’au 22 décembre 1539, époque à laquelle il mourut.

Barlandus prit une grande part au mouvement littéraire qui eut lieu en Belgique, au commencement du xvie siècle ; il fut un des promoteurs du retour à l’étude des auteurs classiques anciens de Rome et d’Athènes, qu’il appelait les pères de toute connaissance : omnis doctrinæ parentes. (Epist. ad. J. Borsalum.) Dans ses leçons et dans ses écrits, tous ses efforts tendaient à inspirer à ses élèves et à ses lecteurs le goût pour les chefs-d’œuvre de l’antiquité. Les ouvrages de Barlandus se distinguent par une érudition étendue et variée, et une latinité très correcte. Ils peuvent se diviser en deux classes : les uns se rapportent aux belles-lettres, les autres aux études historiques. En voici la liste :

     A. Ouvrages littéraires.

Dialogi LΧΙΙΙ ad profligandam e scholis barbariem. Ce travail eut plusieurs éditions. — 2° Epistola de ratione studii ad Guilielmum Zagarum. — 3° Institutio hominis christiani aphorismis digesta. — 4° Institutio compendiosa artis oratoriæ et amplificandi ex topicis ratio. — 5° Jocorum veterum ac recentiorum libri III. — 6° Scholia in selectas Plinii secundi epistolas. — 7° Scholia in Menandri carmina sive dicta. — 8° Argumenta et commentarius in Publii Terentii comœdias, in quibus et artificium ostenditur oratorium et multi difficiles poetæ nodi explicantur, quos interpretes alii reliquerunt. — 9° Enarrationes in IV libros priores Æneidos Virgilianæ. — 10° In primam Ciceronis Catilinariam et Philippicam nonam. — 11° Versuum ex Bucolicis Virgilii proverbialium Collectanea. — 12° De Laudibus amœnissimi Lovanii. — 13° Prologus in Plauti Aululariam. — 14° De literatis urbis Romæ principibus opusculum. — 15° In omnes Erasmi adagiorum Chiliadas epitome. — On trouve la nomenclature des différentes éditions qu’ont eues ces ouvrages et leur description dans le Mémoire sur le collège des Trois-Langues, à Louvain, de M. Félix Nève, pp. 401 et suiv. Nous ferons cependant observer qu’au n° 9, il faut lire in IV libros et non pas