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Coster, doyen[1]. Aucun autre artiste du nom de Balten ne se trouve annoté dans le livre de la corporation, ce qui aurait eu lieu, s’il y avait eu un peintre et un graveur, ou deux peintres distincts. J. Vander Straelen, dans son Jaerboek der vermaerde en kunstryke Sint-Lucas Gilde van Antwerpen, reproduit un ancien tableau des dignitaires de la confrérie artistique et rhétoricienne : à l’année 1569 est cité le doyen Pierre Baltens, et, en note, il reçoit la qualification de peintre et marchand d’estampes.

Le nom primitif et réel de l’artiste est donc : en flamand, Pieter de Costere Baltenssone, et en français, Pierre de Coster, fils de Balthazar. L’abréviation Baltens, pour Baltenssone, de généalogique qu’elle était, est devenue patronymique. Les biographes l’ont adoptée sans se douter de sa provenance et de sa signification. Charles van Mander, le premier qui ait écrit la vie de P. Balten, a causé l’erreur des biographes qui l’ont consulté. En fixant à la date de 1579 l’admission dans la gilde de Saint-Luc, il a jeté de l’incertitude sur l’identité de ce peintre avec l’artiste inscrit en 1540 et doyen en 1569. De son côté, Immerseel, en portant la naissance de P. Balten à 1540, tout en empruntant à Van Mander l’historiette du tableau de la Prédication de saint Jean, où l’empereur Rodolphe II (on ne sait pour quel motif) fit remplacer le prédicateur par un éléphant, ce qui changeait les auditeurs en spectateurs, a embrouillé un peu plus encore la chronologie biographique.

Ainsi, Pierre Balthazar ou Balten fut un excellent dessinateur, assez habile graveur et un paysagiste de talent. Dans ses tableaux, traités à la manière de P. Breughel le Vieux, les petites figures de ses fêtes villageoises sont bien groupées, spirituelles et d’une touche agréable. Poëte et chansonnier, il était un des membres acteurs de la chambre de rhétorique la Violette, section littéraire et dramatique de la gilde anversoise de Saint-Luc. Lorsqu’il obtint la maîtrise picturale, l’artiste, fils de confrère, pouvait avoir de 20 à 25 ans. Selon Van Mander, il est mort à Anvers, on ne sait en quelle année. Nous croyons que ce fut vers 1598 et non, comme on l’a dit, en 1611.

Edm. De Busscher.

BALTYN (Adrien) ou BALTIN, jurisconsulte, historien et pensionnaire du quartier du Franc-de-Bruges, naquit à Bruges en 1546, et y mourut, le 21 octobre 1624. Il étai tissu d’une famille noble du Franc, dont plusieurs membres ont figuré honorablement comme pensionnaires dans ce pays. Son père, Jean Baltyn, était revêtu de ces fonctions. Ayant obtenu le grade de licencié en droit, Adrien vint pratiquer, comme avocat, à Anvers, où était déjà établi son frère Maximilien, dont les descendants ont continué à y résider. Ses principes, contraires au parti des états généraux et du prince d’Orange, le firent retourner dans sa ville natale, où se trouvait, du reste, une partie de sa famille. En 1580, il était déjà pensionnaire du magistrat du Franc. A la mort de Laurens d’Aula, arrivée le 4 juillet 1583, il remplaça cet homme de loi dans sa qualité de greffier de la chambre et continua à remplir ce poste important jusqu’à sa mort. Ces fonctions étaient à la fois judiciaires, administratives et politiques. En 1600, le Franc le députa aux états généraux, qui s’assemblèrent à Bruxelles le 28 mai de cette année. En 1604, Baltyn composa, en flamand, un exposé historique concis de l’état politique du Franc. L’ouvrage n’a certainement aucune valeur critique ou littéraire, mais, fait sur des documents originaux auxquels ses fonctions lui donnaient accès, Custis et Beaucourt ont pu y puiser d’utiles renseignements. En voici le titre : Nauwkeurige Beschryving van het land van den Vryene, inhoudende een kort recueil ofte verhael van de gelegendheyd van hetzelve land, etc., etc. ; manuscrit in-folio

  1. Dans les comptes de l’église de Notre-Dame d’Anvers est annoté le payement de la peinture des portes des grandes orgues, par Pierre Custodis, le 4 juin 1558. Cet instrument provenait du facteur d’orgues Mre Gilles Brebos. — Le 26 mai 1559, Pierre Custodis, peintre, intervint dans un acte passé par-devant le notaire De Hertog, à Anvers, comme momboir de Claire de Craene, son épouse. — Chev. L de Burbure.