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tion. Il n’avait donc pas cru nécessaire de chercher un refuge à l’étranger comme Vandernoot et Van Eupen, aux derniers actes desquels il avait cependant coopéré activement. Le gouvernement autrichien accueillit, du reste, avec une grande bienveillance les enfants prodigues qui lui revenaient ; et, par une tactique dont on n’eut pas le temps d’apprécier les résultats, il alla jusqu’à confier des fonctions publiques à ses anciens adversaires. C’est ainsi que le comte de Baillet remplit, après la première conquête française (1793), la charge importante de bourgmestre d’Anvers. La rentrée triomphante des républicains (6 août 1794) mit un terme à sa carrière publique.

F. Hennebert.

Goethals, Dictionnaire généalogique. — Mertens et Torfs, Geschiedenis van Antwerpen. — Gachard, Documents sur la révolution belge de 1790. — Vande Spiegel, Résumé des négociations qui accompagnèrent la révolution des Pays-Bas autrichiens, avec les pièces justificatives. — Borgnet, Histoire des Belges à la fin du xviiie siècle. — Th. Juste, Histoire de la révolution belge de 1790.

BAILLET (Louis-Willebrod-Antoine comte DE BAILLET-LATOUR), général de division, décoré des ordres de la Légion d’honneur et de Saint-Louis, frère cadet de Charles-Antoine, naquit au château de Latour le 12 février 1753, et mourut à Bruxelles, le 1er septembre 1836. Dès l’âge de quatorze ans le comte de Baillet entra au service d’Autriche, comme volontaire, dans le régiment de Salm-Salm (6 février 1767), où son frère était alors major. L’année suivante, il obtint un brevet de sous-lieutenant (3 septembre 1768) et peu d’années après celui de capitaine (1er mars 1773). Le différend qui s’éleva, en 1778, au sujet de la succession de l’électeur de Bavière, amena la guerre entre l’Autriche et la Prusse et fut pour le jeune comte de Baillet l’occasion de faire sa première campagne. Quelques années plus tard, il fut promu major, puis lieutenant-colonel.

Pendant la guerre contre les Turcs, il conquit le grade de colonel (1788), et successivement ceux de général-major et de lieutenant-général pendant la guerre contre la république française (1793-1796). En 1806, il fut investi du commandement général de l’Autriche supérieure, et il obtint en récompense de ses services le grade de feld-zeugmeister.

En 1810, le général de Baillet-Latour crut devoir se soumettre au décret par lequel l’empereur Napoléon Ier avait rappelé du service étranger les Belges devenus Français par le fait de l’annexion de la Belgique à l’empire. Il fut admis alors dans les cadres de l’armée française avec le grade de général de division, et reçut, en 1811, la mission d’organiser, à Hambourg, les 127e, 128e et 129e régiments de ligne. Cette mission accomplie, il fut chargé du commandement supérieur de la Prusse occidentale et du gouvernement d’Elbing (mai 1812). Il fit ensuite, avec le premier corps de la grande armée, la campagne de Russie. En 1816, il obtint sa retraite. Le comte de Baillet-Latour avait reçu, pendant le cours de sa carrière, plusieurs blessures. Le roi Guillaume Ier lui accorda, en 1826, le titre de comte que l’aîné de la famille avait seul porté jusqu’à cette époque.

Le général Guillaume.

BAILLEUL (Nicolas DE), architecte de l’église Notre-Dame, à Bruges. Voir Belle (Nicolas VAN).

BAILLIEUR (Corneille DE), peintre de bas-reliefs et d’ornements. Il fut doyen de la corporation de Saint-Luc, à Anvers, à des dates fort éloignées l’une de l’autre, en 1643 et en 1685. Il exécuta des bas-reliefs à l’hôtel de ville d’Anvers. Ce peintre est nommé, erronément, par quelques biographes, Corneille de Baillet.

Ad. Siret.

BAILLU (Bernard) ou BALLIU, graveur en taille-douce, né à Anvers dans les premières années du xviie siècle, en 1625, selon Immerseel junior (Levens der hollandsche en vlaamsche schilders, graveurs, etc.), vers 1625, dans les Pays-Bas, sans lieu natal précisé, d’après Huber et Martini (Manuel des curieux et des amateurs de l’art) qui lui donnent aussi les noms de Bern. Baleau et Bern. de Balen. Ce ne peut être que par une erreur typographique que Ch. Le Blanc (Manuel de l’amateur d’estampes) fixe sa naissance en 1645. Baillu florissait à Rome de 1668 à 1673. Le portrait du cardinal-diacre Nicolas Acciaiolus est