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Amberg et à Wurtzbourg, poussa les Français jusqu’à Ulm et termina la campagne par le siége et la prise de la forteresse de Kehl, que défendit vaillamment une nombreuse garnison appuyée par toute l’armée du général Moreau.

Après la signature du traité de Campo-Formio, le comte de Baillet fut nommé plénipotentiaire pour l’Autriche au congrès de Rastadt. Il exerça ensuite, pendant six années, le commandement en chef dans le margraviat de Moravie et dans la Silésie autrichienne ; enfin il fut appelé à la dignité de président du conseil aulique de guerre. C’est dans ce poste éminent qu’il mourut, après une glorieuse carrière de plus de cinquante années de service. Il fut enterré dans le cimetière militaire de Vienne.

Le comte de Baillet avait une âme élevée, une loyauté incorruptible et le sentiment le plus rigide de ses devoirs ; d’une activité infatigable, doué d’un courage et d’un sang-froid qu’il avait l’art de communiquer à ceux qu’il commandait, il obtenait de ses troupes les plus grands efforts d’héroïsme ; ses vertus privées, non moins que ses talents militaires, l’avaient fait classer parmi les hommes les plus distingués de son temps. L’un de ses fils, le comte Théodore de Baillet-Latour, né à Linz, en 1780, conseiller privé et chambellan de l’empereur d’Autriche, feld-maréchal et ministre de la guerre, l’une des illustrations de l’empire d’Autriche, fut lâchement assassiné à Vienne, pendant les événements du mois d’octobre 1848.

Le général Guillaume.

Soudain de Niederwerth, dans Les Belges illustres. — Jomini, Histoire critique et militaire des guerres de la révolution. — Guillaume, Histoire des régiments nationaux. — Neyen, Biographie luxembourgeoise.

BAILLET (Christophe-Ernest comte DE), magistrat, né au château de Latour (ancien duché de Luxembourg), d’autres disent à Luxembourg même, le 1er septembre 1668, mort à Bruxelles, le 2 juin 1732. Il appartenait à une famille de robe ; aussi se consacra-t-il tout entier à la carrière suivie par ses ancêtres. Nommé successivement membre du conseil provincial de Luxembourg (1699) et du grand conseil de Malines (1704), il fut appelé par l’empereur Charles VI à la dignité de président de cette cour suprême (1716) et à celle de chef et président du conseil privé (1725), alors une des plus hautes charges du pays.

Pendant les troubles qui avaient éclaté dans les Pays-Bas autrichiens, et notamment à Malines en 1718, sous le gouvernement si tristement célèbre du marquis de Prié, il se distingua par la modération en même temps que par la fermeté sage et courageuse avec laquelle il sut tenir tête à la fureur du peuple révolté de cette ville et empêcha, au péril même de sa vie, les plus terribles excès. Sa belle conduite lui valut, pour lui et sa famille, le titre héréditaire de comte. L’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante des Pays-Bas, dont il dirigeait l’administration en qualité de chef et président du conseil privé, l’honorait de sa confiance toute particulière. Après avoir exercé pendant sept ans cette dernière fonction, il mourut entouré de la considération publique et fut inhumé dans l’église des Carmes déchaussés, à Bruxelles.

Bon de Saint-Genois.

Neyen, Biographie Luxembourgeoise, pp. 40-42. — Michaud, Biographie universelle (supplément), t. LVII.

BAILLET (Jean-Baptiste-François-Hyacinthe comte DE), né à Anvers le 4 octobre 1737, mort à Berchem le 7 août 1815. Il était Luxembourgeois d’origine. Son père avait vu le jour dans ce château de Latour, du nom duquel s’honorent les fastes militaires de l’Autriche. Comme plusieurs membres de sa famille, il servait dans l’armée impériale. Major d’infanterie, en garnison dans la forteresse d’Anvers, il se maria dans cette ville avec une demoiselle Cogels et fonda la branche anversoise des Baillet. En 1752, il avait obtenu de Marie-Thérèse, tant pour lui que pour ses descendants des deux sexes, le droit de porter le titre de comte qui avait été octroyé précédemment à Christophe de Baillet (Voir ce nom).

Son fils, Jean de Baillet, auquel cette notice est consacrée, mérita, jeune encore, la confiance de ses concitoyens. Dès 1782, il fut choisi pour les fonctions de grand