Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et à quatre autres grands personnages la mission de se rendre à Bruges, pour arrêter avec le prince les conditions de la paix ; elle fut conclue au Princenhof, le 28 (23) du même mois. En septembre 1487, le magistrat de Gand le députa vers Maximilien pour justifier leur manière d’agir à l’égard de Jean van Coppenolle et d’Adrien Vilain.

Pendant l’emprisonnement du roi des Romains à Bruges, au mois de décembre 1487, De Baenst était son principal conseiller ; il négociait avec le magistrat de cette ville et haranguait le peuple. Il fut même arrêté, le 9 février 1488, et mené sous bonne garde aux Halles ; mais, plus heureux que d’autres partisans de ce prince, il fut bientôt relâché et reconduit à Gand. Cette même année 1488, il se démit de ses fonctions judiciaires en restant attaché au conseil du prince. Maximilien le comprit encore dans le nombre des négociateurs du traité de paix définitif, conclu entre la Flandre et le roi des Romains, à Montils-lez-Tours, le ler octobre 1489. L’année suivante, le 4 décembre, il eut la mission de donner lecture aux Brugeois du traité désastreux, signé à Damme le 29 novembre précédent, entre le comte de Nassau et ceux de Bruges. Il fit également partie de l’ambassade qui se rendit à Londres, et y conclut, le 24 février 1495, un traité d’alliance commerciale dont Grotius relève les bienfaits et par lequel la Flandre s’engageait à ne pas recevoir dans ses villes les ennemis du roi d’Angleterre.

Son fils, Gui de Baenst, devint, d’après le témoignagne de Vander Vynckt, membre du conseil de Flandre et décéda à Gand en 1523.

Britz.

Manuscrits 6936 (Foppens) et 19122 (Vander Vynckt) de la Bibliothèque royale de Bruxelles. — Mémoires de Philippe de Comines, t. IV, p. 589. — L’Espinoy, Noblesse de Flandre, p. 132. — David Lindanus. Teneramnunda, liv. I.ch. IX, n° 55. — Gaillard, Bruges et le Franc, p. 293. — Wielant, Antiquités de Flandre, p. 385.

BAER (Henri DE), imprimeur, mathématicien, né à Louvain au xvie siècle. Voir De Baer (Henri).

BAERLE (Gaspard VAN), poëte et érudit, plus connu sous le nom latinisé de Barlæus, né à Anvers le 12 février 1584, mort à Amsterdam le 14 janvier 1648. Son père, secrétaire communal[1] à Anvers, quitta cette ville lorsqu’elle retomba sous la domination espagnole et, comme bon nombre de Belges partisans de la réforme, il alla s’établir en Hollande. Le jeune Gaspard acheva ses études à l’Université de Leyde et remplit immédiatement après les fonctions de ministre réformé dans un village ; mais la variété de ses connaissances et la vivacité de son esprit ayant bientôt appelé sur lui l’attention, il fut, à l’âge de vingt-huit ans, nommé vice-recteur du collège de théologie, fondé par les états, à Leyde, et devint, cinq ans plus tard, (1617), professeur de logique à l’université de la même ville.

La controverse religieuse soulevée par Arminius et Gomarus, l’un niant la prédestination, l’autre l’affirmant, au contraire, divisait alors tous les esprits et fournissait une arme dangereuse aux passions politiques. Van Baerle, qui s’était déclaré partisan de la doctrine arminienne, dite des remontrants, fut entraîné dans la chute de ce parti et excommunié par le concile de Dordrecht. A la suite de cette persécution, il se rendit en France, s’y adonna à l’étude de la médecine et obtint le bonnet de docteur à l’Université de Caen. Pendant ce temps, l’orage politique s’était graduellement apaisé en Hollande ; Van Baerle put rentrer dans la demeure qu’il avait conservée à Leyde, et il y ouvrit, sans être troublé, une école particulière destinée à initier les jeunes gens aux études philosophiques ; c’est sans doute pour eux qu’il publia alors plusieurs petits traités d’instruction.

Les voyages, la persécution même, n’avaient fait qu’agrandir le vaste savoir et la réputation de notre savant ; aussi la partie la plus brillante de sa carrière ne s’ouvrit-elle qu’après cette époque. On l’appela, en 1631, à occuper la chaire de philosophie à l’Université d’Amsterdam (Athenæum illustre), institution alors naissante et dont Van Baerle contribua puissamment à étendre la renommée. Pendant les dix années qu’il passa dans cette ville, il y fut entouré de l’es-

  1. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : secrétaire communal, lisez : avocat