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perturbation fâcheuse dans le classement habituel de certains noms, qui figurent dans les dictionnaires existants sous une forme qui s’écarte des règles tracées par la Commission, on les a généralement rangés ici dans l’ordre que nous avons adopté, et l’on a mis un renvoi à l’ancienne forme onomastique.

Nous avons suffisamment indiqué l’importance des listes provisoires qui constituent le canevas de la Biographie nationale, pour pouvoir aborder un autre côté, non moins difficile, de notre publication littéraire, nous voulons parler de la rédaction ainsi que des collaborateurs.

La répartition du travail de rédaction n’était pas la partie la moins délicate de notre mission.

Bien que la Commission fût autorisée, en vertu de l’arrêté organique du 29 mai 1860, à inviter des auteurs étrangers à l’Académie à collaborer au Dictionnaire, elle crut qu’il convenait de faire d’abord un appel aux membres de la compagnie. Tous les académiciens furent donc priés nominativement et par circulaire de faire un choix dans la liste provisoire des noms de la lettre A. Cette invitation était bornée à une seule lettre, afin de ne point mettre de la confusion dans ce premier essai de répartition. Plusieurs membres de l’Académie, absorbés par des travaux spéciaux, ne purent accepter une tâche dont on demandait l’accomplissement immédiat. Il restait donc beaucoup de noms disponibles de cette lettre, surtout parmi ceux qui avaient une notoriété restreinte ; car, ainsi que le remarque M. Éd. Fétis[1] : « Tandis qu’on se dispute, en quelque sorte, le plaisir de s’occuper d’un homme célèbre, de retracer son histoire, de juger ses actions ou d’analyser ses œuvres, il est des personnages relativement obscurs dont personne ne se soucie d’avoir à écrire la biographie. S’il y a pour ceux-là surabondance de collaborateurs, il y a disette pour ceux-ci. Pour beaucoup de ces hommes, qu’une grande célébrité ne signale pas à l’attention générale, nous avons été obligés de chercher des biographes de bonne volonté. Il arrivera souvent que ceux qui auront accepté, par dévouement, cette tâche modeste, en seront récompensés par l’attrait du travail qu’ils auront entrepris. Tel personnage, tombé dans un injuste oubli, devient, soit par son caractère, soit par ses ouvrages, l’objet d’une étude remplie d’intérêt. On éprouve une satisfaction aussi grande qu’inattendu à voir se révéler un mérite dont on ne soupçonnait pas l’importance, et à le remettre en lumière. »

La Commission recourut alors à un autre moyen. Tenant compte des travaux habituels de chacun et de sa compétence, relativement à tel ou tel genre de sujet, elle attribua à divers membres des trois classes une série de personnages dont la biographie semblait rentrer plus particulièrement dans les études de chacun d’eux. Cette démarche, faite avec plus d’insistance, eut aussi un résultat

  1. Rapports annuels, p. 81.