Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vincent, il essaya de combattre les objections qu’ils opposaient à ses arguments. Plein de confiance, il ne songea nullement à écarter les difficultés : Quâ in re, dit-il, solidius reliquis, versati sunt clariss. Dominus Christianus Hugenius, eruditissimique viri Adrianus Auzotius, Alexius Sylvius, et R. P. Vincentius Leotaudus S. I. Geometra egregius : qui licet spe suâ falsi, et scopum quem spectabant unicè, minimè attigere, ut sequentes edocebunt libri, eâ certè in re geometricâ versati sunt methodo, quæ geometras dicet[1]. L’auteur commence par établir, dans les quatre-vingt-sept premières pages de son ouvrage, les principes dont il croit avoir besoin pour répondre aux auteurs qu’il cherche à réfuter. Il commence par le père Mersenne, et démontre fort bien que ses objections ne sont pas valables et qu’il s’est trompé dans son argumentation.

Quand il s’en prend ensuite à l’illustre Huyghens, l’avantage ne reste plus de son côté. Le savant hollandais avait exposé clairement toutes les difficultés de cette importante question : il l’avait fait avec tous les égards que méritait le talent éminent du géomètre brugeois : Nostrâ sanè œtate, paucisque abhinc annis vir Clariss. D. Gregorius à Sancto Vincentio, de quo mihi deinceps dicendum restat, exquisitâ prorsus novâque methodo utramque quadraturam aggressus est, et credidit eâdem se propemodum demonstratione absolvisse. At ego cum amplissima quæ de hisce volumina emisit, perscriptis jam theorematis meis, diligentius evolverem (certus, si quod intenderat obtineret, saltem gravitatis me centra exhibiturum), intellexi tandem, majori subtilitate quam successu rem arduam tentatam fuisse, ratione quoque repertâ quâ id clarissimè ostendi posse confido. Ces mots, qui se trouvent dans l’introduction du second volume de Huyghens, page 313 de l’édition in-4o, qui parut à Leyde en 1724, prouvent, avec ceux qui les suivent, l’estime que le géomètre hollandais avait pour Grégoire de Saint-Vincent, bien qu’il se vît forcé de combattre une de ses propositions et en même temps les égards qu’il avait pour ses talents. On ne peut lire qu’avec un vif intérêt les lignes qu’il a consacrées à cette querelle, qui était à son époque d’une importance réelle pour la science, et qui aujourd’hui même n’est pas oubliée par les amis de la géométrie.

Ad. Quetelet.

*AYTONA (don Francisco de Moncada, marquis D’) était arrière-petit-fils de Juan de Moncada, baron de Serós, grand sénéchal et vice-roi de Catalogne, grand justicier et vice-roi de Sicile, que Charles-Quint créa comte en 1523, et petit-fils de Francisco de Moncada, vice-roi de Catalogne et du royaume de Navarre, qui fut élevé à la dignité de marquis par Philippe II[2]. Il naquit à Valence le 29 décembre 1586[3].Son père, don Gaston de Moncada, qui mourut en 1626, avait gouverné la Sardaigne et la Catalogne ; il avait aussi représenté Philippe III près le saint-siège.

Lorsque, en 1621, l’expiration de la trêve de douze ans eut amené la reprise des hostilités dans les Pays-Bas, don Francisco de Moncada, qui portait alors le titre de comte d’Ossona, vint y servir dans l’armée espagnole. La maison de Moncada était en grand crédit auprès du comte-duc d’Olivarès, premier ministre et favori de Philippe IV. En 1624, le roi nomma don Francisco, qui se trouvait alors en Catalogne, son ambassadeur près la cour impériale, en remplacement du comte d’Oñate. A Vienne, le comte d’Ossona s’acquit en peu de temps l’estime de l’empereur Ferdinand II et de ses ministres ; il assista, au mois de novembre 1627, aux fêtes du couronnement de Ferdinand III comme roi de Bohême.

  1. Francisci Xaverii Aynscom, Antverpiani è societate Jesu, expositio ac deductio geometrica quadraturarum circuli, R. P Gregorii a S. Vincentio, cui prœmillitur liber de natura et affectionibus rationum ac proportionum geometricarum. Antverpiæ, apud Jacobum Meursium. Anno 1656. Petit in-f° de 182 pages.
  2. Berni, Titulos de Castilla, 1769 ; in-fol., p. 176. — Antonio Ramos, Aparato para la correccion y adicion de Berni, 1777 ; in-fol., p. 26.
  3. C’est la date que M. Weiss, dans la Biographie Michaud, assigne à sa naisance, nous ne savons sur quelle autorité. On remarquera, toutefois, dans la suite de cette notice, qu’au mois de juillet 1630, Aytona accusait seulement quarante-trois ans, tandis que, si la date citée est exacte, il en aurait eu alors quarante-quatre et demi passés.