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Maximus Planudes ; elle parut à Dillingen, en 1559, in-4o. Il s’exerça aussi à la polémique religieuse et publia un ouvrage intitulé : De libero arbitrio. D’autres écrits, dont le baron de Reiffenberg a donné l’énumération dans Michaud, Biographie universelle, t. LVI, prouvent l’universalité de ses connaissances, en même temps que l’abondance de sa verve poétique.

Il devint membre du conseil provincial de Frise, mais sa qualité de catholique, très-attaché à la domination espagnole, lui fit bientôt abandonner ces fonctions. Il passa ensuite au service des archiducs et entra dans le conseil de l’amirauté des Pays-Bas. Il finit sa vie à Anvers en 1605.

Sa principale œuvre, comme poëte, est son panégyrique en l’honneur d’Antoine de Bourgogne, grand amiral de Flandre, décédé en 1578. La prolixité et les allusions mythologiques, de mode à cette époque, forment les côtés caractéristiques de sa versification.

Bon de Saint-Genois.

Hoffman-Peerlkamp, p. 207. — Kobus et Rivecourt, Biographisch Handwoordenboek, p. 69.

AXPOELE ou AXELPOELE (VAN), artistes à Gand, au xive et au xve siècle. Le livre de la corporation gantoise des peintres et des sculpteurs mentionne six artistes de ce nom, cinq peintres et un sculpteur. Dès 1339, époque où le métier plastique de Gand fut établi sur des bases fixes et réglementé par ordonnance scabinale, Gérard van Axpoele était franc maître peintre, et il fut élu juré ou sous-doyen de la corporation en 1341. Vinrent ensuite Daniel van Axpoele, son fils, peintre affranchi en 1375, juré en 1379, doyen en 1381 ; Guillaume van Axpoele, fils de Daniel, peintre affilié au métier, maître en 1387, choisi doyen en 1399 et en 1418 ; Jacques van Axpoele, son frère, reçu franc peintre en 1399, juré en 1405, doyen en 1415 ; Henri van Axpoele, fils de Jacques, peintre affranchi en 1408, juré en 1414 ; Guillaume van Axpoele, fils de Henri et sculpteur, franc maître en 1415.

Dans les registres échevinaux est cité l’affranchissement, en 1409, d’un troisième fils de Daniel van Axpoele : le peintre Jean van Axpoele. C’était sous le doyenné de Pierre van Beerevelde.

Il n’y a qu’un seul de ces artistes du nom patronymique de Van Axpoele dont on doive s’occuper ici, et c’est Guillaume van Axpoele, le peintre ; les notions biographiques nous font absolument défaut pour les autres.

AXPOELE ou AXELPOELE (Guillaume VAN), peintre d’histoire et de portraits, à Gand, élève de Daniel van Axpoele, son père, y florissait déjà à la fin du xive siècle, puisqu’il fut promu à la dignité de doyen de la corporation de Saint-Luc, ou métier des peintres et sculpteurs, à l’élection de la Noël 1399. Dès lors aussi son atelier jouissait d’une certaine réputation, ainsi que le prouve un acte authentique découvert, à la date du 25 novembre 1404, dans les registres échevinaux de Gand, Cet acte est la convention conclue entre maître Guillaume van Axpoele et Daniel van Lovendeghem, par laquelle le peintre s’engageait à donner l’instruction artistique à Guillaume van Lovendeghem, fils de Daniel, et à lui laisser faire, dans son atelier, l’apprentissage pratique, fixé à huit années. Le maître l’acceptait dans sa demeure et à sa table, pourvoyant à son entretien, selon sa condition, et promettait de l’exercer loyalement dans la peinture jusqu’à complète habileté professionnelle. Le produit du travail de l’apprenti appartenait à Guillaume van Axpoele, durant tout le temps de l’apprentissage, outre le payement d’une somme de dix livres de gros tournois, stipulée à charge de Daniel van Lovendeghem. Cette indemnité ou rémunération complémentaire accordée au maître, était considérable en 1404, et c’est le taux le plus élevé que nous ayons rencontré dans les actes semblables d’autres peintres de cette période.

Guillaume van Axpoele était un artiste de talent et de considération. Deux faits saillants le constatent : en 1418, il fut élu, pour la seconde fois, doyen de la corporation gantoise, et, en juin 1419, choisi par la magistrature urbaine pour repeindre en couleurs à l’huile les fresques historiées du vestibule de la maison éche-