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du monastère de Boneffe, récemment incendiée alors par les Hollandais, et y consacra quatre autels. Deux ans après, il fit imprimer les offices propres des saints de son diocèse, rédigés suivant la forme du bréviaire romain. Il eut pour collaborateur de cet ouvrage le P. Monin, auteur du Sacrarium Leodiense.

Les divers actes de son administration portent les traces de son activité, ainsi que de son désir de relever les pompes du culte et de réprimer les abus qui, à la faveur des troubles antérieurs, s’étaient glissés dans les diverses parties de son diocèse. Les synodes de Namur et les archives de la cathédrale, conservées aux archives de l’État, dans cette ville, en font foi et prouvent que c’était un des prélats les plus méritants des Pays-Bas catholiques, en même temps qu’un ami des lettres et des arts.

Bon de Saint-Genois.

Gaillot, Hist. de Namur, t. III, p. 175 ; t. IV, p. 348. — Annales de la Société archéologique de Namur, t. IV, p. 108. — Gallia Christiana, t. III, p 546 A, et t. VIII, pp. 382 et suiv.(1864).

AUWEGHEM (Charles VAN), poëte flamand, né à Gand au xvie siècle. Il vivait à l’époque des troubles survenus dans les Pays-Bas pendant le règne de Philippe II ; il était hostile au régime violent qu’avaient inauguré, à Gand (1578), Hembyze et Dathenus, lors de la publication de l’édit nommé Paix de la religion.

Ce fut pendant les négociations de la ville de Gand avec le duc de Parme, qui assiégeait Anvers, qu’Auweghem composa la chanson qui retrace le tableau des exactions commises par Hembyze et qui prédit la ruine de son gouvernement :

      Ghy Calvinisten, hoort,
      Vertrect nu rechte voort
      Uut Ghendt, die schoone stede,
      En laet die zoo zy was ;
      Vlucht over den plas,
      Haest u zeer ras,
      Leedt u ministers mede,
      Raedt ic u op dit pas.

Cette chanson, empreinte de verve et d’audace, a été publiée, en 1839, par la Société des bibliophiles flamands[1].

Ph. Blommaert.

AVEROULT (Antoine D’) ou AVROULTIUS, écrivain ecclésiastique, né en 1554, décédé en 1614. Les plus anciens biographes, Valère André, Sweertius, Foppens, font naître ce zélé religieux à Bouvignes près de Dinant, tandis que Paquot et les frères De Backer lui assignent la ville d’Aire en Artois pour patrie. Jusqu’à preuve du contraire, nous admettons la première assertion.

Averoult étudia la philosophie à Louvain, au collège du Faucon, et devint bachelier en théologie. Il fut nommé recteur de ce collège en 1598 ; mais il abandonna ces fonctions pour entrer dans la compagnie de Jésus en 1600. Doué d’une éloquence naturelle remarquable, il fut chargé de la prédication, surtout en Artois, où les églises dépouillées par les iconoclastes trouvèrent en lui un vaillant restaurateur. C’est grâce à son zèle que le culte des images, longtemps négligé, y fut rétabli. Il mourut à Tournai, âgé de soixante ans, à la suite des fatigues de son saint ministère.

Il publia d’abord en français, à Douai, en 1603 : Les Fleurs des exemples, etc., 2 vol. in-8o, réimprimé successivement à Paris en 1603 et 1606, à Rouen en 1606, à Paris en 1608, à Rouen en 1626 et à Lyon en 1649. Il traduisit lui-même ce livre en latin. L’édition la plus complète de cet ouvrage fut publiée à Cologne, en latin, en 1624. Paquot en donne une bibliographie complète. Il fut également traduit en polonais et publié dans cette langue avec le Grand Miroir des exemples du P. Jean Major, par le P. Simon Wysocki ; in-fol.

L’œuvre d’Averoult n’est pas exempte d’erreurs ; elle renferme beaucoup de faits apocryphes et témoigne parfois d’une critique peu judicieuse. Averoult a encore fait paraître :

Pii gemitus catholicorum : adjecta sunt remedia spiritualia contra pestem. Duaci, 1614.

Il en existe aussi une édition française.

Hortulus Beatæ Maria Virginis. Coloniæ, 1616.

Bon de Saint-Genois.

PaquoT, Mémoires, t. XIII, pp. 131-135. — Sweertius, Athenæ belgicæ, pp. 130. — Foppens, Bibliotheca latina, t. I, p. 69. — De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t.I, p 29. — Kobus et Rivecourt, Biographisch Handwoordenboek, p. 68.

AVESNES (Jean D’), comte de Hai-

  1. Voyez p. 312, Politieke balladen, refereinen, liederen en spotgedichten der xvie eeuw.