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scrupuleuse en son exactitude. Les manuscrits du mémoire de d’Auffay sont fort nombreux. On en trouve un à la Haye, un à Lille, un à Amiens, deux à Arras, dont l’un est une copie de l’époque ; un à Florence, dans lequel l’auteur est appelé seigneur de Lambres ; un enfin à Gand, lequel paraît correct, quoique d’une écriture assez récente (xviiie siècle). En voici le début : « Pour obéir à ceulx qui sur moy ont autorité et puissance de commander, j’ai en mon rude, inepte et mal aorné (Leibnitz imprime : ordonné) langaige maternel mémorié et » recueillit par escrit ce qu’en diverses journées, assemblées, parlemens et communications des gens et ambassadeurs du roy de France, etc. »

Il proteste, plus loin, de sa bonne foi et de sa véracité en termes qui dénotent une nature franche et honnête, pleine de simplicité et de modestie. « J’expose, dit-il, ce que j’en ai trouvé au vray, sans y avoir adjouté, posé ou escript chose gisant en fait que ne l’aye trouvée par enseignement si authentique que je m’en tiens bien pour apaisé ; et requiers que se je dis rien ou reprens aucuns points trop aigrement (au jugement des gens du roy) ou trop laschement (au jugement du Conseil de mesdits sr et dame), qu’il me soit pardonné. Car, nageant entre deux, j’ai labouré et se je n’y ai sceu parvenir, c’est mon ignorance, etc. »

Il fait lui-même ensuite l’analyse de son travail, divisé en deux parties principales. « En la première, dit-il, je déduiray le droit universel possessoire à ma très-redoutée dame (lors damoiselle) escheu par le trespas de feu monsgr le duc Charles, son père, que Dieu absoille. En la seconde partie, qui sera la plus grande et contiendra autant de parcelles (paroles, imprime Leibnitz) que de pays dont poeult estre question, je monstreray particulièrement le droit que madite dame en seigneurie et propriété a en chascun desdits pays, villes, terres et sgries : respondant aux objections que font au contraire les gens du Roy. »

On voit que d’Auffay fut l’un des champions de notre nationalité, au milieu des grands périls que lui faisait courir, au xve siècle, l’ambition du roi de France. À ce titre, il ne saurait être indifférent aux Belges du xixe siècle.

F. Hennebert.

J. de Saint-Genois, Procès contre Hugonet et Himbercourt (Bulletins de l’Académie de Belgique, année 1839). — Kervyn, Histoire de Flandre. — Bulletins de la Commission royale d’histoire, t. VII, p. 9. — Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Tournai. — Manuscrits de la Bibliothèque de Gand (n° 37 du catalogue). — Leibnitz, Codex diplomaticus, 2e partie.

AUFROI, évêque d’Utrecht, décédé en 1008. Voir Ansfride.

AUGUSTIN, cinquième évêque de Tournai, vivait au vie siècle. Saint Médard avait réuni sous sa crosse les deux diocèses de Noyon et de Tournai. A sa mort, vers 563, Augustin fut élu par le chapitre de Noyon, au préjudice de celui de Tournai, et il fixa sa résidence à Noyon. De là des mécontentements, qui ne cessèrent que lorsque les Tournaisiens eurent obtenu qu’on leur rendît leur évêque particulier. Ils attendirent six siècles.

F. Hennebert.

AUGUSTIN DE SAINT-GOMAR, poëte flamand, né à Termonde en 1656, mort en 1703. Voir Vermeiren.

AULA (Barthélemy DE), écrivain ecclésiastique, né à Hal, décédé en 1575. Voir Hove (Barthélemy VAN).

AURATA (Jacques), humaniste, né à Anvers, vivait au xviie siècle. Ce personnage, dont le nom véritable pourrait bien avoir été traduit du flamand en latin (peut_être s’appelait-il Vergult ?), était maître d’école ou instituteur en Hollande. Il publia, à la Haye, en 1615, un traité de grammaire in-8o, intitulé : De Studio linguæ latinæ.

Bon de Saint-Genois.

Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 500.

*AUSSAY (Pierre D’) ou D’AUXY, évêque de Tournai, était bourguignon de naissance, comme Philippe d’Arbois à qui il succéda. Docteur en droit et chanoine de Tournai, il fut choisi par le chapitre, en 1378. Son entrée eut lieu l’année suivante. On fit grâce, à cette occasion, aux bannis pour un an. Malheureusement, les divisions religieuses du xive siècle, résultant de la coexistence de deux papes, Urbain et Clément, dont l’un résidait à Rome et l’autre à Avignon, diminuaient fort le diocèse de Tournai.