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très-spirituelle ; dans ses planches en taille-douce, le burin est tantôt pur et vigoureux, tantôt fin, moelleux et des plus suaves.

Edm. De Busscher.

AUDENAERDE (Daniel VAN), écrivain ecclésiastique, né à Hamme, près de Termonde, en 1615, mort à Anvers en 1678. Il entra fort jeune dans l’ordre des Carmes déchaussés et y prit le surnom de Daniel à Virgine Maria, sous lequel il est plus particulièrement connu. Il se signala par ses vertus, sa science et un dévouement charitable à toute épreuve, dont il devint victime dans une maladie contagieuse qui sévissait à Anvers en 1678. Il a laissé un grand nombre d’écrits la plupart en flamand : la Bibliotheca carmelitana, t. I, pp. 376-579, en énumère quinze traitant de sujets ascétiques ou de la vie de personnages religieux distingués. Les auteurs ecclésiastiques les plus recommandables louent ses qualités éminentes et son savoir.

Bon de Saint-Genois.

AUDENAERDE ou THOMAS A VIRGINE, prédicateur et écrivain ecclésiastique, né à Audenaerde, mort à Geldre, le 22 février 1668. Il entra très-jeune dans l’ordre des Carmes déchaussés, où il se distingua surtout par un talent remarquable de prédication. On lui doit deux ouvrages ascétiques intitulés :

Concordia Evangelica Christi. Antverpiæ, 1673 ; in-4o.

Typus Gratiarum B.-V. Mariæ. Coloniæ-Agrippinæ, 1687 ; in-8o.

Bon de Saint-Genois.

Bibliotheca Carmelitana, t. II, p. 832.

AUDOMARE, évêque de Tournay en 812. Voir Vandelmaire.

AUDOMARUS A SANCTO BERTIO, écrivain ecclésiastique, né à Ostende au xviie siècle. Voir De Smet.

*AUFFAY (Jean D’) ou DAUFFAY, né à Béthune, fut maître des requêtes au grand conseil de la duchesse Marie de Bourgogne. Ce conseil, fixé à Malines par Charles le Téméraire (1473), avait été rendu ambulant par sa fille. A dater de 1477, il devait se réunir dans la ville où siégeait la duchesse. Le Jean Offuys qui figure parmi les huit commissaires choisis par le gouvernement ducal pour juger, conjointement avec les autorités de la commune de Gand, messires d’Hugonet, d’Himbercourt (voir ces noms) et le protonotaire de Clugny, paraît n’être autre que Jean d’Auffay. La précieuse cédule du 28 mars 1476, qui contient ce nom, ne lui donne point la qualité de monseigneur et ne le range point au nombre des chevaliers. Un pareil choix indique que d’Auffay n’était pas mal en cour, et qu’il n’inspirait cependant aucune défiance aux partisans des priviléges populaires et de la nationalité flamande.

Aux importantes négociations dont il fut chargé dans la suite, on voit qu’il sut mériter par sa science juridique et son fidèle dévouement la confiance dont l’avaient honoré ses maîtres. L’histoire le mentionne parmi les hauts mandataires qui signèrent, le 27 août 1480, une trêve entre le duc Maximilien et le roi Louis XI, vet qui entamèrent aussitôt des négociations laborieuses en vue d’une paix définitive. C’est sans doute à cette époque que Jean d’Auffay composa le mémoire assez volumineux qui nous est resté de lui, pour soutenir les droits de Marie de Bourgogne et de son époux Maximilien « aux duchez de Bourgongne, comtez d’Artois, Bourgongne, Boulogne, Gruisnes, villes et châtellenies de Lille, Douay et Orchies avec les appartenances, etc. » Jean d’Auffay avait été spécialement choisi pour écrire cette justification. Louis XI jugea le plaidoyer digne d’une réplique, et il en chargea son procureur général, Jean de Saint-Romain. Le manuscrit original de Jean d’Auffay repose à la Bibliothèque impériale de Paris. On y voit, dans une miniature allégorique, Marie de Bourgogne défendant sa cause devant son implacable adversaire. La réponse se trouve à Lille : publiée, tandis que l’écrit justificatif de Jean d’Auffay figure dans le Codex juris gentium diplomaticus, édité par Leibnitz en 1693 ; mais l’illustre éditeur enlève l’œuvre à son véritable auteur pour l’attribuer au chancelier de Bourgogne. Il prend aussi avec le texte certaines libertés que ne se permettrait plus la critique allemande contemporaine, si