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Origines Cœnobiorum Hannoniæ. — Wauters et Tarlier, Communes du Brabant.

ASSONEVILLE (Jacques D’) ou DASSONVILLE, dessinateur et graveur, né à Anvers au commencement du xviie siècle, y florissait entre les années 1653 et 1666. Il travailla dans le genre de Van Ostade. Ses gravures, exécutées avec goût, sont fort recherchées.

Bon de Saint-Genois.

Piron, Levensbeschryving, 2e byvoegsel.

*ASSONLEVILLE (Christophe D’) ou ASSONVILLE ou DASSONLEVILLE[1], chevalier, seigneur de Hauteville, baron de Bouchaut, docteur en droit, membre du conseil privé et du conseil d’État, trésorier de la Toison d’or et diplomate, naquit à Arras vers 1528 et mourut à Bruxelles le 10 avril 1607. Il était issu d’une famille noble du Cambrésis. En 1555, il entra au conseil privé, probablement sous les auspices du puissant ministre de Granvelle qui a été évêque du diocèse de d’Assonleville et a toujours eu en lui un correspondant très-dévoué et actif. Le premier janvier de l’année suivante, il posa un acte politique qui devait fixer sur lui l’attention de Philippe II : dans un mémoire motivé, il conseilla à ce monarque d’adopter pour les Pays-Bas la forme de gouvernement établie en Espagne. Ce projet liberticide entrait dans les vues de ce souverain et fut reproduit en 1570 ; mais les complications politiques de l’époque l’en empêchèrent.

Les grandes connaissances, le zèle religieux et les opinions politiques de d’Assonleville étaient si bien appréciés dès les premières années de son entrée au conseil privé, qu’il fut bientôt appelé à siéger au conseil d’État sans en avoir le titre officiel. Sa présence y est constatée à partir du mois de février 1559. Au mois de mars 1563, il fut envoyé en mission en Angleterre pour se plaindre des infractions qui, du côté de ce pays, ne cessaient d’être commises aux traités d’entre-cours. Le 29 avril 1566, il se rendit à Bruges avec trois autres diplomates—le fils du jurisconsulte Pierre Ægidius était du nombre—pour reprendre ces négociations avec les ambassadeurs anglais. Il prit une grande part dans la création des nouveaux évêchés et dans les moyens mis en pratique pour les doter. Il avait été nommé commissaire avec Hopperus et contribua beaucoup à obtenir le consentement des abbés de Tongerloo, d’Afflighem et de Saint-Bernard. Quant à l’opposition que l’érection des évêchés rencontrait en Gueldre et en Frise, il était d’avis qu’il fallait obéir au tems et ne pas forcer le pays à cela quant à présent (Lettre du 15 janvier 1566).

Nous trouvons sa personne et sa plume dans toutes les phases de la question si grave du compromis des nobles. Il a mis en rapport avec la régente le nommé Andrelec, espèce d’espion qui scrutait toutes les démarches des confédérés. Les conseils d’État et privé réunis étaient en quelque sorte en permanence depuis l’arrivée des confédérés à Bruxelles, à l’effet de préparer les réponses et d’être prêts à parer à toutes les éventualités. L’homme qui se fit remarquer dans ces conjonctures difficiles, qui émettait presque toujours le premier son avis et dont on suivait la plupart du temps les opinions et celui qui rédigeait les projets de réponses et d’instructions, était d’Assonleville. C’est lui qui est l’auteur du projet de modération des édits de Charles-Quint relatifs à l’hérésie, œuvre indigeste en cinquante-trois articles à laquelle le peuple, pur dérision, donna la dénomination de moorderaey, meurderatie.

Marguerite le chargea d’une mission confidentielle auprès du prince d’Orange pour conférer sur les assemblées et les prêches des sectaires ; l’entrevue eut lieu le 6 juillet 1566. Au mois de septembre 1566, il contribua à faire rejeter par le conseil d’État l’accord que le prince d’Orange venait de conclure à Anvers avec les protestants. L’effervescence qui en résulta dans cette ville et dans les États de Hollande, porta la régente à envoyer d’Assonleville en mission auprès du prince à deux différentes reprises (les 4 et 10 octobre) pour le rassurer sur ses intentions et celles du roi et pour connaître son opinion en ce qui concernait les troubles et son retour dans les États de Hollande. Les rapports

  1. Son véritable nom est d’Assonleville ; c’est ainsi qu’il signe les lettres qui nous restent de lui.