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vernement se serait posé tout aussi bien, quand aucune mésintelligence n’aurait existé entre Othori et le comte. Celui-ci, au reste, s’en mit peu en peine et donna même sa fille en mariage au fils du comte-châtelain. Soit par repentir d’avoir usurpé des biens ecclésiastiques, soit par bon sens politique, Arnoul reconstruisit plusieurs abbayes que l’invasion des Normands avait détruites et les combla de faveurs. Mais n’ignorant pas combien par là même elles avaient perdu de leur esprit primitif, il appela saint Gérard, abbé de Brogne, près de Namur, pour les réformer. Le saint se rendit à son invitation et rétablit une parfaite discipline dans dix-sept de ces maisons.

Le comte cependant avait gouverné la Flandre pendant quarante-quatre années, qui n’avaient pas été toutes heureuses, et se courbant sous le poids de l’âge, il abdiqua le pouvoir en faveur de son fils, Baudouin III. Mais ce jeune prince étant mort de la variole, après un règne de trois ans, ne laissant qu’un fils mineur, Arnoul dut reprendre de ses mains débiles les rênes de l’État. Lui-même mourut, plus que nonagénaire, à Gand, et fut enseveli dans le monastère de Saint-Pierre au Mont-Blandin, et non pas dans une abbaye de Blandigni, comme on lit dans l’Art de vérifier les dates.

J.-J. De Smet.

ARNOUL II, comte de Flandre, surnommé le Jeune, décédé le 30 mars 989. Il avait à peine perdu son grand-père et son tuteur, que le roi de France se rendit maître de Douai et d’Arras, tandis que, par ses ordres, le comte de Ponthieu s’emparait dupays de Thérouanne. Mais le comte de Cambrai, qu’Arnoul le Vieux avait nommé tuteur, de son petit-fils, repoussa bientôt Lothaire, le força à restituer les villes conquises et à recevoir l’hommage d’Arnoul II. Le jeune comte épousa ensuite Suzanne, fille de Bérenger, roi d’Italie, et prit lui-même les rênes du gouvernement. Il reprit des moines de Saint-Bertin la ville de Calais, nommée alors Pétresse, ainsi que le comté de Guines, s’empara de la citadelle impériale de Gand, mais ne put longtemps la garder, et fit la guerre dans le Hainaut comme allié du duc de Brabant. Bien que son gouvernement fût faible et indécis, Arnoul II avait su se rendre populaire : il était aimé du peuple et des grands.

J.-J. De Smet.

ARNOUL III, comte de Flandre, dit le Simple ou le Malheureux, décédé en 1071, n’avait pas plus de quinze ans à la mort de son père Baudouin VI, comte de Flandre et de Hainaut. Pour son malheur et celui de son peuple, sa mère Richilde s’empara de la tutelle, et, n’écoutant d’autres conseils que ceux de quelques étrangers, s’aliéna entièrement la Flandre dite Flamingante par un gouvernement arbitraire et tyrannique. La population courut bientôt aux armes sous la conduite de Robert le Frison, oncle du jeune comte, et marcha contre l’armée de Richilde et du roi Philippe de France, son allié. Une bataille sanglante eut lieu au pied du mont Cassel, le 20 février 1061 (nouveau style). Le jeune Arnoul y eut deux chevaux abattus sous lui et se conduisit en héros, mais il fut tué par trahison, comme il quittait le champ de bataille.

J.-J. De Smet.

ARNOUL, ou ARNULPHE DE GAND, comte de Hollande, vivait au xe siècle, et fut ainsi surnommé parce qu’il naquit dans cette ville ou plutôt parce qu’il y devint comte-châtelain du château impérial et des fiefs qui en dépendaient. Il succéda en cette qualité à son père Théodoric avant 998, ainsi que le constate un diplôme signé par lui cette année. Comme il possédait de beaux domaines en Hollande, tant de son chef que de celui de sa mère Hildegarde, il fut obligé d’y porter la guerre et périt dans un combat. Plusieurs auteurs lui donnent le titre de comte de Hollande, mais les meilleurs critiques le regardent seulement comme ayant été la tige des comtes de ce nom.

J.-J. De Smet.

ARNOUL Ier, fils d’Emmon, comte de Looz, commença son règne entre les années 1078 et 1082. En 1078, Emmon paraît encore, comme témoin, dans une charte par laquelle l’évêque Henri de Verdun fait des donations à la collégiale de Saint-Barthélémy de Liège ; tandis que, en 1082, on voit figurer Arnoul parmi les principaux seigneurs du diocèse,