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dernier jusqu’à l’année 1137, où la mort l’arrêta à son tour. L’ordre auquel il appartenait, ne le laissa pas manquer de continuateurs. Il en eut au moins trois, l’un de Gembloux, qui alla jusqu’en 1148 ; un autre, d’Afflighem, jusqu’en 1164 ; un troisième, d’Anchin, jusqu’en 1224. Sa chronique a été fort utile aux historiens qui lui ont succédé. Albéric de Trois-Fontaines l’a insérée dans la sienne ; Guillaume de Nangis en a largement profité. Elle a été imprimée, avec celles de ses trois continuateurs, dans un recueil de chroniques dû aux soins de Miræus et imprimé à Anvers, chez Verdussen, in-4o.

F. Hennebert.

ANSELME, comte de Ribemont, historien, vivait dans la seconde moitié du xie siècle. Descendant des anciens comtes de Valenciennes, il unit à la valeur guerrière une inépuisable munificence envers les ordres religieux. L’abbaye de Saint-Amand reçut de ses biens, en 1070. Il donna encore, en 1079, aux bénédictins l’île où ils élevèrent Anchin. Enfin, en 1083, le comte Anselme fonda lui-même le monastère de Notre-Dame de Ribemont. Un tel homme devait être des premiers à obéir à la voix de Pierre l’Ermite. Il trouva au siége d’Arcas une mort glorieuse, le 13 mai 1099. Contrairement aux mœurs de son siècle, son haut rang ne l’empêcha pas d’étudier les lettres. Il adressa, sous forme d’épître, à l’évêque Manassès, deux relations de la première croisade, l’une, racontant la prise de Nicée, ne nous est point parvenue, l’autre, relative au siége d’Antioche, a paru dans le Spicilegium de Dom Luc d’Achéry (1665).

F. Hennebert.

ANSELME DE FLANDRE, ou le FLAMAND, musicien du xvie siècle. On ne connaît ni le nom de famille ni le lieu de naissance de ce musicien flamand, qui, vers le milieu du xvie siècle, faisait partie de la chapelle du duc de Bavière, à Munich. Le nom qu’il porte est néanmoins un indice suffisant de sa nationalité.

En examinant le paragraphe relatif à Anselme le Flamand, dans la deuxième partie de la Pratica di Musica de Zacconi, publiée en 1622, M. Fétis se demande (Biogr. univ. des Musiciens) si, comme l’a dit l’auteur italien, c’est à lui que revient l’honneur d’avoir le premier complété la gamme moderne, en ajoutant la septième syllabe de solmisation aux six premières de l’hexacorde de Gui d’Arezzo et en la nommant si. Sans trancher la question, le savant musicographe constate que l’innovation imaginée ou professée par Anselme le Flamand doit avoir eu beaucoup de prosélytes, puisqu’elle était pratiquée à Sienne au xviiie siècle par le père Fausto Fritelli, maître de chapelle de la cathédrale, en dépit des efforts des partisans de la solmisation ancienne, qui blâmaient et rejetaient l’innovation.

On sait que la même invention est attribuée, avec beaucoup de fondement, au compositeur-chanteur anversois Hubert Waelrant, qui vivait à Anvers et y donnait l’enseignement musical vers l’époque où Anselme a dû s’instruire dans son art. Il se pourrait donc qu’à ce dernier ne doive revenir que l’honneur de l’avoir propagée dans des contrées où elle n’avait pas encore pénétré.

Chev. L. de Burbure.

ANSELMO (Antoine), jurisconsulte et magistrat, naquit accidentellement à Hambourg[1] en 1589, d’une famille

  1. Jusqu’à présent tous les biographes avaient indiqué Anvers comme le lieu de naissance d’Anselmo. C’est une erreur.
         En effet, d’une part, les registres de l’état civil d’Anvers ne mentionnent pas cette naissance, et, d’autre part, le livre consistorial de l’église de Stade, à Hambourg, mentionne, en 1589, la naissance d’un Antoine Anselmo, et, d’après les renseignements fournis par l’archiviste de cette ville, on ne voit plus de traces de cet Anselmo dans les années immédiatement précédentes et suivantes.
         Enfin, le 8 avril 1616, Antoine Anselmo obtint le droit de bourgeoisie à Anvers ; son acte d’admission est conçu dans les termes suivants : « 1616, 8 april. Meester Anthoni Anselmo, advocat deser stadt, gheboren tot Hamborch. »
         Cette mention du lieu de naissance qui se faisait sur la production de pièces authentiques, nous paraît de nature à faire disparaître toutes les incertitudes. Quant à la famille d’Anselmo, elle était originaire du Limbourg. Il nous l’apprend lui-même, dans son commentaire de l’Édit Perpétuel (Introduction, p. 10, § 2, deuxième édition), pour prouver que l’on faisait pour les Limbourgeois exception à la règle que les Brabançons seuls pouvaient remplir en Brabant des fonctions municipales. Il cite, comme exemple, son père, son aïeul paternel et son aïeul maternel qui, bien que Limbourgeois, ont été tous trois échevins d’Anvers. De tous ces faits nous croyons pouvoir conclure qu’Anselmo est né accidentellement à Hambourg.