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tique, né à Esch-sur-la-Sûre, décédé en 1751 ou 1752. Ce religieux capucin, profès de la province wallone et prédicateur de son ordre, s’est rendu recommandable par les soins qu’il mit à augmenter la bibliothèque de son couvent à Luxembourg, dont il fut trois fois nommé gardien. Il a laissé les ouvrages suivants :

1o Dies sacerdotales sanctificatus. Lux., 1759.

2o Le Chemin étroit du Ciel. Lux., 1747.

3o Die Heilige Kreutzschule. Lux., 1770.

4o Oraison funèbre de Me Marie Scholastique Bourdin, abbesse de Bonne-Voie. Lux., 1752.

A. de Noue.

Neyen, Biographie luxembourgeoise.

ANSELME, historien, né à Liége au xie siècle, de famille noble. Il embrassa l’état ecclésiastique, et on le voit d’abord doyen de Notre-Dame, à Namur et il devint ensuite chanoine et écolâtre de Saint-Lambert, à Liége. Non moins distingué par sa science que par la pureté de ses mœurs, il jouit d’une grande autorité auprès de l’évêque Wazon. Le successeur de ce dernier, Théoduin, l’emmena à sa suite à Rome (1053) saluer le tombeau des apôtres. Tandis qu’un biographe conduit les deux voyageurs jusqu’à Jérusalem, il paraît, au contraire, qu’Anselme redoutait les périls et les souffrances du pèlerinage, et qu’il les dépeignit si éloquemment à un moine de Lobbes, nommé Thierri, qu’il lui persuada de ne pas dépasser Rome, où ils s’étaient rencontrés. C’est ce Thierri, et non Anselme, comme on l’a dit erronément, qui fut envoyé à l’empereur Henri III pour diriger l’école de Fulde. De retour à Liége, Anselme fut promu au doyenné de Saint-Lambert. Il conserva cette charge toute sa vie. Ses supérieurs lui ayant ordonné de refaire l’ouvrage de son contemporain Alexandre, qui était mort après avoir écrit l’histoire des évêques de Liége jusqu’à Wazon (1048), il s’acquitta de cette mission avec zèle, et son travail achevé, il l’offrit à son métropolitain Annon, archevêque de Cologne (1056). Comme Alexandre, il emprunte toute la première partie de sa chronique à l’abbé Hérigère, qui a écrit la vie des évêques de Liége, de saint Materne à saint Remacle. Mais son prédécesseur avait abrégé Hérigère, tandis qu’Anselme rétablit le texte en entier, et se borne à le diviser en chapitres. Pour le reste de son récit, de saint Théodard à la mort de Wazon, il s’appuie principalement sur l’autorité d’Alexandre. Il se rend, d’ailleurs, le témoignage, dans sa dédicace à Annon, de n’avoir rien admis dans sa chronique sans l’avoir lu, ou vu lui-même, ou appris de personnes dignes de foi. C’est surtout l’histoire ecclésiastique du diocèse qui fixe son attention. On remarque cependant qu’il s’intéresse aux écrivains et à la culture des sciences. Le travail d’Anselme a été publié par Martène et Durand. Ce qu’on en trouve dans Chapeauville n’est qu’un abrégé fautif.

F. Hennebert.

Goethals, Lectures, t. III. — Foppens, Bibliotheca belgica, t. I, p. 65. ― Histoire littéraire de la France, t. VII. — Fabricius, Bibliotheca latina medii œvi. — Sweertius, Athenœ Belgicœ. — Martène et Durand, Amplissima Collectio, t. IV.

ANSELME DE GEMBLOUX, chroniqueur, entra de bonne heure aux bénédictins de Gembloux. Il avait dans cette célèbre abbaye un parent nommé Guérin qui lui servit de maître et de modèle. Il imita sa prudence, la distinction de ses mœurs, sa fervente piété. La science du jeune moine le fit bientôt rechercher. Appelé par l’abbé de Hautvillers, en Champagne, pour instruire les novices, il alla ensuite remplir le même office à Lagny. De retour à Gembloux, il continua à enseigner, et on lui confia, en outre, la bibliothèque. Il en prit un soin assidu, épurant par ses corrections et enrichissant de ses additions, chaque fois qu’il y avait lieu, les manuscrits dont la garde lui avait été remise. En 1113, il fut élevé, d’un consentement unanime, à la dignité d’abbé. Ce fut le huitième qui porta la mitre à l’abbaye de Gembloux. Bien que d’un corps débile et valétudinaire, il n’en remplit pas moins ses devoirs avec énergie. La règle était tombée en désuétude au prieuré de Mont-Saint-Guibert : il la rétablit. Mais c’est surtout par ses écrits qu’il se recommande à notre attention. Prenant la plume à la mort de Sigebert, en 1112, il continua la chronique de ce