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grisette sont des personnages comiques. Les événements n’ont rien de brusque, ni d’imprévu. Quel bonheur et quelle gloire pour lui, pour elle, et que de plaisir pour nous qui l’admirons, et qui l’aimons * quand George Sand se laisse ainsi aller sans, effort à tout le naturel de son esprit,. à toutes les grâces du style, à toute la vivacité de ses sentiments! Mais, hélas! l’emphase % et la mauvaise philosophie et la mauvaise politique, et la rage d’écrire des systèmes,.nous gâteront avant peu ce rare talent, si George Sand n’y prend garde. André a . déjà expié bien des fautes. 11 nous a montré dans toute sa grâce, notre grand écrivain., simple et passionné. En effet, George Sand excelle pour le moins aussi bien à trouver le ridicule que l’enthousiasme ; il a le sarcasme aussi prompt que l’admiration ; même dans- ses plus grands excès, et il conserve beaucoup de naïveté et d’em¬ pire sur lui-même. George Sand a rapporté de ses voyages mille descriptions charmantes,mille anecdotes intérieu¬ res, mille portraits originaux, des Italiens surtout. George Sand connaît mille fois, mieux l’Italie et les Italiens que Victor Hugo, qui se croit pourtant bien informé. A l’heure qu’il est, George Sand (quel dommage !) est pour¬ suivi par des préoccupations politiques qui lui font faire, sans profit pour la gloire, bien, du chemin. 11 a voulu savoir ce qui sc passait dans le monde ; et la première chose- qu’il y a vue, c’est la république ; et, voyant tant de courage perdu au milieu de tant de révolutions inouïes, il s’est déclaré à haute voix républicain. Nous le soupçon¬ nons même d’être légèrement sans-culotte, car le bonnet rouge doit bien aller à cette tète forte et radieuse, lé¬ gèrement penchée sur l’épaule droite, comme celle d’Alexandre le Grand. Les républicains ont ouvert leurs rangs à ce nouveau venu en battant des mains. Au procès d’avril, on a vu George Sand dans une tribune de la