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Toi, mon Jésus, si mignon et si frêle.
Qu’avec le souffle on n’ose te toucher,
Un faible oiseau du frôle de son aile,
Comme un épi peut te faire pencher.
Qu’une caresse ou te presse ou t’effleure,
Ton front rosé semble aussitôt pâlir.
Je te regarde, et puis mon âme pleure :
Pour t’embrasser je demande à vieillir.




Si tu savais combien je compte l’heure !
Car pour toi l’heure est tout un jour pour nous:
Déjà dans toi je me berce et me leurre,
En t’appelant de ton nom à genoux !
Dans tous les noms que je voudrais t’apprendre,
Il en est un qui me fait tressaillir :
Celui de mère, oh ! oui, oui ! pour l’entendre.
Pour l’écouter, je demande à vieillir.

Depuis, les différents recueils se sont enrichis de ses poésies et de ses Nouvelles. Le théâtre lui-même a emprunté à un petit roman plein, d’intérêt et de fraîcheur, inséré dans le Conteur et intitulé la Laide, plusieurs ouvrages dramatiques, entre autres l’Éclair et la Laide.

Bientôt un volume nouveau donnera une sœur à Rêveuse. Si nous comptons les pièces de poésie que les journaux ont livrées à la curiosité publique, et que nous y ajoutions celles que les intimes seuls connaissent, nous ne pouvons que former des vœux pour son apparition prochaine. Dans ce volume, nous retrouverons sans doute cette éloquente catilinaire au célèbre statuaire Elshoeketz, qui avait refusé de pétrir le buste d’un criminel à qui l’on cherchait à donner une réputation d’intelligence. L’indignation vertueuse que ce morceau respire prouve que M me Lesguillon peut s’élever aussi haut que les maîtres de la pensée. Si nous en croyons quelques demi-confidences, un roman peut-être viendrait retracer des scènes pleines de vérité et d’émotion. Nous