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Quand il est dos enfants tout frêles, tout petits,
Pauvres oiseaux tombés sans plumage et sans nids.
Qui n’ont pour se chauffer qu’un souffle de misère.
Pour leurs petits pieds nus qu’une écorcheuse terre
Rouge au sang de leurs pas, comme l’agneau paissant
Qui laisse de sa laine au buisson en passant ;
Pour qui tout sol est dur, délicates charrues
Qui trament leurs douleurs, en sillonnent les rues,
Enfants, dont le baptême est dans la pauvreté.
Dont le seul héritage est la mendicité.
Qui ne dorment jamais qu’un sommeil d’insomnie,
Comptent des jours plus longs que les jours d’agonie,
Vivants, n’ont pas d’habits, morts, n’ont pas de linceuls,
Et qui n’auront pas même un tombeau pour eux seuls!
Devant tant de douleurs qui font jaillir du monde
La voix des malheureux lamentable et profonde.
J’ose me plaindre, moi ! moi! qui souffre si peu !
Oh ! si tu m’entendais, n’écoute pas, mon Dieu !

Une pensée alors, une espérance surgissait pour elle au milieu de*tous ces rêves : aimer, être aimée ! Trouver pour lui donner son âme, non un homme riche, mais un homme d’âme et d’esprit, pour le rendre heureux d’une vie tout entière d’amour et de dévouement Une âme ainsi faite ne devait pas être créée pour un de ces hommes qui prennent une fille pour sa dot, qui demandent avant tout une chose, c’est que leur femme soit douce, mais surtout mille.

M. Lesguillon, écrivain d’une vocation consciencieuse et décidée, jeune auteur dramatique, dont le passé promet un avenir, est devenu le confident de toute cette poésie qui n’aurait peut-être jamais vu le jour. Depuis, la jeune Hermance s’y est livrée tout entière ; elle est entrée dans cette carrière littéraire où son âme et son imagination de feu l’emportaient. ; car elle est du petit nombre des femmes que la nature créa pour être célèbres. Ce mariage si parfaitement assorti, fut précédé de la publication du volume de Rêveuse, charmant recueil de