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duré que peu d’années, et fut rompu quand l’adorable Henriette conservait encore les charmes et les grâces de ses plus belles années : elle appelait son époux, en sou¬ riant et le regard plein d’amour le mari-modèle ; elle aurait pu ajouter avec la même vérité : l’homme aimable modèle.

Le marquis de Gévaudan joint à un esprit délicat et fin, un tact juste, et cette politesse flatteuse, élégante, de bon ton et de bon goût qui plaît tant aux femmes et est si rare aujourd’hui.

Une mort prématurée enleva à l’hymen, à l’amour et à la littérature cette femme charmante, après une année des plus cruelles souffrances ; elle expira le 20 août 1835, dans les bras du plus désolé des époux.

Plusieurs journaux, le Moniteur du 19 novembre ; la Quotidienne du 2 décembre ; le Journal de l’Hérault du 2 du même mois ; la Gazette de France et l’Écho, en annonçant la mort de cette femme intéressante, lui ont donné de justes regrets et des éloges non moins mérités.

Nous ne citerons que quelques lignes de l’Écho de Vaucluse, du 6 décembre 1835.

« Mme la marquise de Gévaudan a succombé à Montpellier, aux suites d’une maladie longue et des plus douloureuses. Les qualités aimables de son esprit, son âme aimante et généreuse, la bonté parfaite de son cœur et sa bienfaisance envers les malheureux, lui firent des amis de ceux qui la connurent, et assurent aujourd’hui à sa mémoire de sincères hommages et regrets.

« Nous aimons aussi à venir déposer quelques fleurs sur la tombe de cette Muse vauclusienne, notre compatriote.

« Douée d’un esprit supérieur, d’une force d’âme bien rare pour son sexe, elle a souffert et vu approcher le