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Toute analyse est un squelette ; nous nous en abstien¬ drons par pitié pour nos lecteurs et par admiration pour M mo d’Altcnheym. Qu’il nous suffise de dire que ses Nouvelles renferment toutes, indépendamment de l’a¬ mour filial qui en est la donnée première, un sens mys¬ tique, une vue providentielle, dont chaque fable se rehausse sans rien perdre de son intérêt dramatique. La vogue est assurée à ce volume qui commande cepen¬ dant le succès littéraire par la sévère pureté du style et de la composition. C’est que tous les sujets, et surtout une Tête de Vierge (délicieuse et raphaëlique création), sont d’une originalité frappante sans être jamais bizarre, et que dans ces pages si peu nombreuses, l’auteur a trouvé place pour des pensées aussi neuves que saisis¬ santes sur les arts, l’âme humaine et la destinée, trois abîmes que sa plume sonde à toute profondeur.

Nous ne finirons pas sans supplier M mo d’Altenheym de finir elle-même le roman dont elle a détaché un cha - pitre : la Cloche de Saint-Bruno, qui de son livre va retentir avec tant d’éclat dans le monde littéraire. Un ouvrage de prose en deux volumes par la main qui a écrit les Filiales serait un événement pour notre époque, et le chemin de la gloire lui serait tout tracé.

Nous supplions aussi M. Soumet d’achever son épo¬ pée de Jeanne d’Àrc, et surtout d’exécuter son grand poëme de l’ Enfer racheté, dont le plan et les principales scènes sont entièrement dessinés, et qui promet un rival au Paradis perdu de Milton. Maintenant que tous nos théâtres sont voués au vaudeville ou au drame

  • prosaïque et bourgeois, la poésie lyrique offre un glo¬

rieux refuge à l’auteur de Saül, de Clylemnestre et de Norma. Que M. Soumet y vole donc de toutes ses ailes. Il y a si peu de talents à qui soit ouverte une pareille retraite !

Et maintenant, abrégeons par quelques citations des