Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/336

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et, plus tard, s’informant des ressources qui pour¬ raient se trouver au lieu où habitait sa sœur, si la mala¬ die y pénétrait, elle ajoutait:

a Ici, les secours ont été énormes ; sans parler de ce « que nous avons donné nous-mêmes, j’ai eu à distribuer,, «par ménage pauvre, au moins un vêtement de laine et « une chemise, deux ou trois fois de la viande par $e- «maine, et au moins une fois du pain. Tu vois qu’Uy «aura eu une amélioration sensible dans leur manière «de vivre ; aussi, quoique j’aie eu, dans mes ménagés, « plusieurs malades, je n’ai perdu qu’une pauvre femme, «et elle avait quatre-vingt-huit ans. Il est vr*ai que « nous avons ajouté pas mal aux dons du bureau, et que « chaque individu a eu une ceinture de laine, des bas ou « des chaussettes de laine et une chemise. Les chemises « de beau calicot me revenaient toutes faites de 45 à 50 « sous ; les ceintures, en les faisant nous-mêmes, à 1 8 sous ; «les bas à 25 et 33 sous. Je te dis tout cela pour que tu «le saches si quelques-uns de ces objets étaient plus « chers de vos côtés. La maladie diminue sensiblement «ici ; mais l’épouvante est grande dans le monde des « salons qui a vu tomber plusieurs des siens. Les pauvres « tombaient par milliers sans l’émouvoir beaucoup ; il lui « a fallu dés leçons plus rapprochées pour le frapper. «Prions Dieu que le fléau s’arrête ; le nombre des victi-. « mes est bien assez grand! » ( 17 avril 1 832. )

Vers la fin de cette même année, son maiT rentra au ministère ; elle ne se dissimulait ni les obstacles, ni les dangers qu’il pourrait rencontrer sur son chemin. « Mais,. « somme toute, disait-elle, j’ai bonne confiance et jê suis « contente, car il l’est….. Et puis, ajoutait-elle, que Dieu « me laisse à lui, et lui à moi, je serai toujours, même au «milieu de toutes les craintes, de toutes les épreuves,. « la plus heureuse des créatures. » (Octobre 1832.)