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placé à son vrai degré de supériorité en plusieurs feuilletons de pluviôse an XIII. Elle n’était pas, comme esprit, sans quelque rapport avec lui, Boileau, sauf la prédominance, en elle, du côté de moraliste sur le côté littéraire. Elle savait à merveille la littérature anglaise, et en possédait les poètes, les philosophes ; on la pourrait rapprocher elle-même d’Addison et de Johnson, ces grands critiques-moralistes. Je trouve en juillet et août 1809 des articles d’elle sur Colin d’Harleville ; elle distingue en son talent deux époques diverses séparées par la révolution, l’une marquée par des succès, l’autre par des revers ; dans cette dernière, Colin, très-frappé du bouleversement des mœurs, essaya de les peindre et y échoua : a Car, dit-elle, ce n’était point la société que « Colin d’Harleville était destiné à peindre ; ses observations portent plutôt au dedans qu’au dehors de lui-même ; il peint ce qu’il a senti plutôt que ce qu’il a vu, etc. » Le nom de Colin d’Harleville restera dans l’histoire littéraire, et on courrait risque, en ignorant ce jugement d’un coup d’œil si sûr, de voir et de dire moins juste à son sujet On réimprimait et on publiait alors, vers 1806, chez Léopold Collin, une quantité de lettres du dix-septième et du commencement du dix-huitième siècle, de Mlle de Montpensier, de Ninon, de Mme de Coulanges, de Mlle de Launay, etc. ; Mlle de Meulan en parle comme l’eût fait une d’entre elles, comme une de leurs contemporaines, un peu tardive. Elle dit de Mme Des Houlières : « Ses idylles n’ont peut-être d’autre défaut que de vouloir absolument être des idylles… Elle a mis de l’esprit partout, et des fleurs où elle a pu. » — « Le talent de Mme Cottin ne permet guère de le juger, dit-elle, que lorsque les émotions qu’elle a fait naître sont passées, et ces émotions durent longtemps. » Elle dit du style de Mme de Genlis qu’il est toujours bien