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L’avenir m’oublira ; mais chère à mon époux,
Dans mes enfants trouvant le bien suprême T
Bornant le monde à ce que j’aime.
Je n’étonnerai point le vulgaire jaloux.
Oui, comme toi cherchant la solitude.
Ne me plaisant qu’en ces vallons déserts.
J’y viens rêver, et soupirer des vers
Qui ne doivent rien à l’étude.

Cette idylle, et la pièce intitulée : la Mort de Sapho, remportèrent des prix aux Jeux floraux de Toulouse.

Enfin, la charmante composition pastorale de Zélia contient ces stances si remarquables par la délicatesse du sentiment et de l’expression, et qui portent pour litre : le Refus d’un baiser.

De ce refus pénétrez-vous la cause ?
Vous êtes belle, et j’ai quatre-vingts ans ;
Par un baiser je fanerais la rose,
Et ce serait un outrage au printemps.

Je dois laisser à la vive jeunesse
Ces biens si doux, elle a droit d’en jouir ;
De vos plaisirs il reste à ma vieillesse
Moins un regret qu’un heureux souvenir.

Pour un refus, ne croyez pas, bergère,
Que l’âge rende un cœur indifférent ;
Mais un baiser pourrait-il satisfaire,
Ne causant plus le plaisir que l’on sent ?

Je m’en souviens, j’avais une maîtresse.
Belle, modeste, et fraîche comme vous ;
Elle eut vos traits, j’avais votre jeunesse.
Et c’est alors que les baisers sont doux.


Les richesses littéraires de Mme la comtesse d’Hautpoul sont nombreuses. En 1796, cette dame publia Zélia, roman pastoral, vol. in-12. Puis vinrent ensuite : Childéric, roi de France, 1806, 2 vol. in-12 ; Sévérine, 1808,6 vol. in-12 ; Clémentine, ou l’Evélina française,