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préjugé funeste. Dans quelques-uns, tels que le Manuel des domestiques, les instructions économiques servirent de passe-port aux instructions morales ; et dans le Manuel de la politesse, les bonnes mœurs furent données pour base aux bonnes manières. Enfin elle aborda la techno¬ logie proprement dite, visita les ateliers, étudia des tra¬ vaux dont l’intelligence exige un savoir que peu de femmes possèdent, les décrivit avec succès ; mais dé¬ guisa plusieurs fois son nom, daus la crainte que la sagesse de ses conseils ne fut mal goûtée par les fabricants ou les ouvriers qui connaîtraient son sexe. Plus d’une fois elle a dû sourire en voyant les graves rédacteurs de la Revue encyclopédique ou des autres journaux indus¬ triels, rendre hommage à ses connaissances techniques, et placer au rang des meilleurs manuels quelques-uns de ceux qu’elle avait signés d’un nom trompeur. Il serait trop long d’énumérer tous les volumes qu’elle a compo¬ sés pour cette collection, il suffit de dire qu’ils sont au nombre de vingt ; presque tous ont eu plusieurs éditions.

La part si active que prenait M“ e Celnart à l’enseigne¬ ment industriel, à la recherche et à la propagation de toutes les découvertes dans les arts utiles, ne suffisait pourtant point pour l’occuper entièrement. Une société s’était formée à Paris pour l’amélioration dé l’instruc¬ tion élémentaire. En 1825, elle ouvrit un concours et offrit des médailles aux auteurs des meilleurs ouvrages populaires. Dès que Mme Celnart eut connaissance de cet appel, elle se mit sur les rangs et réussit. En 1827, un prix fut décerné aux Soirées du dimanche ; deux furent obtenus en 1828 par l’Art de fertiliser les terres et les Veillées de la salle Saint-Rock. Un autre fut décerné en 1829 à la Garde-Malade domestique . Ainsi, sur neuf ma¬ nuscrits couronnés dans ces trois années, quatre étaient son ouvrage. Les plus remarquables de ces petits livres