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quelles je me suis livré. Il n’est pas besoin d’ajouter que l’affaire de l’âge a été pour moi l’écueil infranchissable : partout où j’ai trouvé de la résistance, il m’a été impossible de la vaincre ; mes efforts n’ont eu d’autre résultat que de me faire qualifier d’homme sans tact et sans galanterie ; et j’ai dû me retirer honteux, et convaincu que si le progrès a passé par-là, ç’a été pour y empirer la faiblesse, si faiblesse il y a à une femme de vouloir toujours paraître jeune.

Cette affection des femmes pour leurs premières années a causé aussi des contrariétés à M. Jules Boilly. Tout en conservant à plusieurs de ses portraits une ressemblance qui a déjà obtenu les plus honorables suffrages, il lui a fallu cependant leur donner une physionomie plus sérieuse qu’il ne le voulait, parce que des ombres aux coins du nez et de la bouche ont été prises par quelques dames pour des rides, ce qui leur a fait jeter les hauts cris.

Hélas ! c’est avec le cœur bien serré que je viens de déposer un tel aveu ; mais je devais consciencieusement cette justification à mes confrères les biographes, qui m’eussent peut-être accusé de négligence dans l’accomplissement de ma tâche en ne voyant, dans quelques notices, aucun extrait des registres de l’état civil, ni rien qui pût mener à