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vail soutiennent l’attention, éveillent l’amour-propre, et, pour ainsi dire, d’obstacles en obstacles, nous condui¬ sent au degré qu’il nous est permis d’atteindre. Je parle pour moi. Chacun a sa route. Toutes celles qui mènent au but sont bonnes ; et je n’ai que le dessein de te dire comment la nature m’a conduite, après m’avoir in¬ spirée. »

Lebrun, qui ne pardonnait pas aux femmes de savoir et d’oser écrire, l’éloquent Fontanes, le savant Ginguené, Chénier (Marie-Joseph), qui sut unir au noble talent du poëte les vertus de l’honnête homme, furent les premiers à reconnaître et à proclamer les droits de Mme Victoire Babois pu rang élevé qu’elle occupe parmi les poëtes Français. Plus tard, l’irascible et satirique Geoffroy se montra pour la première fois presque juste à l’égard d’un auteur et d’un auteur femme ; et plu# tard en¬ core (en 1822) Andrieux, doué d’un goût si pur, critique si fin, poëte si aimable, écrivait à Mme Victoire Babois :

u Vous me donnez presque de l’orgueil par la manière obligeante dont vous avez la bonté de m’écrire. Vous m’élevez jusqu’à vous, ou vous voulez bien descendre j usqu’à moi. L’amitié dont notre bon Ducis, digne d’une éternelle mémoire, a daigné m’honorer, est mon titre auprès de vous ; et c’est un titre en effet dont je crois pouvoir être fier. Par moi-même je sais combien je suis peu de chose. Ce ne peut être que la confiance que M. Ducis me témoignait qui vous a décidée à me de¬ mander des observations sur vos vers. Cela m’a pro¬ curé le plaisir de les lire et de les relire. L’élégie à la Douleur me paraît un morceau admirable ; celle sur la Mort de Ducis a renouvelé en moi le sentiment de tous les regrets et de la tendresse respectueuse que nous vouons tous à sa mémoire. J’aime beaucoup aussi celle sur la spoliation stupide de notre Muséum ; les Ostrogoths